THE LAST FIVE YEARS.
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 (2017) a drop in the ocean /loam

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MessageSujet: (2017) a drop in the ocean /loam   (2017) a drop in the ocean /loam EmptyDim 26 Mar - 16:38


t'en crèverais presque. là, maintenant, quand le monde commence à tanguer et que t'oublie où est le nord. t'oublie t'es où, où t'allais, t'oublie tout. sauf tes yeux rivés sur lui, lui, qu'est-ce qui fout-là? il était partit, et ton cœur s'en portait mieux. tu l'as fais partir parce que c'était mieux, mieux qu'il puisse vivre sa vie enfin, après avoir perdu tout espoir, après avoir été presque mort. jam, jam il l'a pas eu facile, avec lui aussi la vie a décidé de faire sa pute, tu pensais que tu pourras panser ses plaies, tu pensais que tu pourrais l'aimer pour toujours. tu l'aimes encore, sauf que ton toujours à toi, il est foutrement court. t'étais sensé faire quoi, en apprenant que t'allais mourir à petits-feux? quand lui, lui y redécouvre tout juste c'est quoi le bon goût d'la vie, t'as pas pu te résoudre, même si ça t'as tué un peu plus vite. t'as dit n'importe quoi, comme si tu pouvais vraiment quitter l'homme d'ta vie pour ton meilleur ami. ouais, zeke et toi, vous avez fais votre première fois ensembles, sauf que c'était pas magique, c'était pas digne de jam. pas que c'était mauvais, c'est juste que vous êtes comme frère et sœur, alors c'était pas tout à fait ça. pas comme avec lui. rien n'a jamais été comme avec lui, tout goûtait meilleur, tout rayonnait plus, tes yeux étaient plus bleus, ta peau plus brillante, ton sourire plus vrai encore qu'auparavant - et ta musique aussi. quand t'as commencé à jouer pour lui, t'as eu l'impression d'monter encore ton niveau. alors quand on t'as arraché les ailes, la chute a fait mal, trop mal, et comme une conne t'as balancé le plus important par la fenêtre. sauf qu'un coup d'vent l'a ramené, puisqu'il est là, juste là, si près d'toi et pourtant si loin. t'aurais encore le temps de partir avant qu'il te voit, sauf que t'es figé pareil à une statut, agrippé contre la clôture de métal près d'toi, le souffle court, coupé, la tête qui tourne... putain. et dire que tu commençais cette journée en forme. suffit d'voir jam pour foutre ta vie à l'envers. « jam? » que tu dis, que tu sais pas si l'vent rend jusqu'à lui. tu sais pas trop comment d'pas tu peux faire, tu sais pas trop s'il va vouloir te voir, c'que tu vas lui dire. sauf que tu veux pas te retenir, tu peux pas. « jam, t'es vraiment là? » que tu demandes encore, cette fois un peu plus fort, alors que tes jambes acceptent d'avancer encore. assez pour que tu puisses distinguer les traits d'son visage, son visage ravagé par la beauté. y'a jamais eu personne dans ton palpitant comme jam, t'as jamais voulu personne d'autre. alors t'es faible, t'es faible et t'avances, pense même pas qu'il verra que t'as pas l'air bien. tu pourras toujours lui dire que t'es malade, ou peut-être qu'il restera même pas, et qu'il va mettre les voiles sans t'accorder un regard. t'en crèverais presque.
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MessageSujet: Re: (2017) a drop in the ocean /loam   (2017) a drop in the ocean /loam EmptyDim 26 Mar - 19:23

t'étais chargé. chargé d'émotions. chargé d'sentiments. c'te ville te la rappelait, sans cesse. c'était qu'elle. c'était elle. tu r'voyais son corps. tu r'voyais ses yeux. tu r'voyais son sourire. tu sentais ses lèvres sur ta mâchoire. tu sentais sa peau sur la tienne. et c'frisson que t'avais quand tu sentais son odeur, t'avais l'impression qu'c'te ville sentait elle, tout court. même pas quarante-huit heures que t'étais là, et t'avais déjà envie de te barrer, encore. tu pouvais plus, tu t'sentais pas assez fort pour ça, pour rester. mais c'était ici, ta nouvelle vie; tu pouvais pas rester chez tes parents, parce que là-bas c'était james. pas jam. tu devais bien trouver un endroit. et rockland, c'était c't'endroit. tu savais qu'elle allait bien. plus ou moins... nana t'disais. mais t'y croyais pas trop. elle le disait d'une telle manière que tu pouvais pas y croire. lola tu la connais, même si lola t'as jamais osé lui d'mandé c'qu'elle foutait à l'hôpital, parce qu'elle sait pas qu'tu l'a vue, ou p't'être qu'elle s'en souvient pas. mais ça te fout tellement mal au crâne, d'la connaître si bien, et si mal. qu't'en peux plus. c'est comme si tu connaissais encore ses habitudes. comme si tu savais encore, après trois ans, où elle allait, souvent. comme si rien de tout ça s'était passé. comme si de 2012 à 2017, rien n's'était écoulé. comme si t'allais r'voir sa tignasse brune au détour d'une rue, qu'ces yeux bleus allaient te toiser d'haut en bas comme si tu la r'voyais après deux jours sans l'avoir vu. peut-être que tu l'rêvais, après tout. avoues que t'en a envie. parce que t'as tellement envie que tout ça ait été qu'un cauchemars. qu'elle t'ai jamais vraiment quitté comme elle a jamais quitté ton âme. comme elle a jamais quitté ta peau. parce que lola c'est l'encre. l'encre de tes tatouages. l'encre indélébile sur ton corps. tu t'demande c'que tu fous dans cette rue, alors que ton appartement est d'l'autre côté du quartier nord. mais tu restes là, droit, tu r'gardes plus loin, t'as qu'ça à foutre. la clope au bec, le vent contre toi, t'es pas là. « jam? » tu t'réveilles. t'entends ton nom. ton nouveau nom. celui avec lequel tu t'présentes. partout, tout l'temps. mais tu l'entends d'une façon différente. d'une façon qu't'as pas entendu d'puis un bail. d'une voix qu'tu reconnais un peu, sans doutes, mais qui t'paraît malade. tu r'gardes autours de toi, y'a pas grand monde, alors tu la vois. « jam, t'es vraiment là? » sa voix t'fais mal. son corps t'déchire. ses yeux t'brûlent de l'intérieur. et tu t'sens vaciller. tu la r'connais plus; presque plus. la clope entre tes doigts, tu la vois s'approcher trop faiblement et t'as du mal à comprendre c'que t'as raté. elle s'avance, puis toi aussi, parce que tu peux pas la laisser avancer seule, t'as l'impression qu'elle va tomber, qu'elle va s'écrouler, et t'as besoin d'être là pour la rattraper, parce que tu peux pas la laisser s'effondrer d'vant toi. malgré tout c'temps. malgré c'qu'elle t'a dit. tu peux tout simplement pas t'dire qu'elle à autant changé, en trois ans. alors tu t'approches, puis tu t'arrêtes. t'oses pas la toucher, t'oses pas la frôler, ça t'déchires de l'intérieur. elle va t’électrocuter. et tu flippes de la douleur que ça t'feras. « j'suis là. » t'effaces les sanglots dans ta voix. parce que la revoir ça t'fais penser à tout l'amour que t'avais pour elle, tout l'amour que t'as gardé en toi d'puis trois ans, tout l'amour que tu veux lui prouver aujourd'hui, mais qu'tu cramerais d'en souffler la moindre syllabe. « j'suis vraiment là... » tu sais toujours pas pourquoi, mais t'es là, et tu resteras là. « j'm'attendais pas à t'voir, lola... » t'écorches son prénom, t'as du mal à l'dire, c'est presque qu'un murmure. tu l'a tellement crié, dans ton oreiller, dans ta piaule qu'le dire maintenant, si calmement, ça t'fais mal. tu la regarde, tu la dévore des yeux, tu peux faire que ça, après tout c'temps à rêver d'son visage, d'sa voix.  
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MessageSujet: Re: (2017) a drop in the ocean /loam   (2017) a drop in the ocean /loam EmptyDim 26 Mar - 20:58


un rêve, peut-être que tu déambules dans un rêve? ça expliquerait pourquoi tu t'sens sur un nuage tout en ressentant l'enfer qui veut t'engouffrer sous tes pieds. trois ans qui sont passés et que t'as juste dégringoler d'plus en plus, sans lui, juste le fantôme de sa présence imprimé dans ton cœur miséreux. y'a personne d'autre que jam eden qui y est parvenu d'ailleurs, juste lui, à jamais lui. et la mort qui t'guette fait juste amplifier ton impression que c'est l'homme d'ta vie, même si t'es juste une gamine t'en es convaincue. alors t'avances d'un pas douloureux après l'autre, tu l'interpelles parce que c'est mieux que l'ignorer. ignorer la seule chose que tu désires vraiment; t'en peux plus. « j'suis là. » tu fermes les yeux. « j'suis vraiment là... » même les yeux fermés, sa voix t'grince dans les tempes. écorchée vive, comme lui. elle t'as manqué sa voix, presque autant qu'lui. tu fais disparaître tes paupières pour fixer sa carcasse qui s'approche, s'arrête si près - et encore trop loin. toujours trop loin. « j'm'attendais pas à t'voir, lola... » ton prénom dans sa bouche, qui roule sur sa langue, putain c'que c'est bon. et qu'c'est con, que ton cœur manque un battement en entendant à peine tes syllabes dans sa gueule. « moi non plus. plus jamais, même, » que tu murmures à ton tour. c'est l'vent qui borde vos mots, vos mots qui font pas d'trop sens, c'est pas comme si tu l'avais vu partir un sourire aux lèvres; tu lui as dit que t'irais trouver ton bonheur dans les bras d'un autre pour pas qu'il te voit mourir. puis pourtant, il est là. « qu'est-ce que t'es venu faire en ville? t'es venu profiter du festival? » vos yeux s'quittent plus, et t'aimes ça. t'aimes ça parce que t'as l'impression d'jamais avoir quitter ta place dans son regard. trois ans, trois ans c'est long, c'est long et ça crée un gouffre. sauf que le gouffre, tu voles par-dessus avec tes ailes d'ange, jusqu'à ce que t'arrives droit devant lui. même si t'as voulu l'voir partir pour son bien, tu peux pas t'empêcher comme une naufragée égoïste de nager jusqu'à son radeau. t'essaie d'garder en tête que tu peux t'y appuyer un temps, faudra c'pendant qu'tu le laisses aller encore une fois, pour pas l'entraîner au fond d'l'océan avec toi. « t'as envie- t'as envie de t'asseoir et discuter? » qu'tu demandes encore, cette fois, cette fois avec une crainte dans la voix. t'essaie d'la dissimuler comme tu peux, mais la vérité c'est que tu sais pas à quel point il a envie d'te voir jam. peut-être qu'lui, il te déteste maintenant, peut-être qu'il voudra plus rien savoir. qu'il veut plus rien savoir. d'toi. d'vous. tu peux qu'attendre contre la clôture froide, un poids sur le cœur. un doute dans la gorge qui t'donne envie d'gerber. sauf que tu le feras pas, sauf que tu feras d'ton mieux pour pas paraître trop malade. plus malade. alors que t'as marche inconsciente t'as épuisé, que t'as des marques violettes sous les yeux, que tu marches sur un fil de rasoir, saignant ton chemin jusqu'à ta tombe. faut pas que t'oublie qu'il sait pas, jam, sauf qu'il est pas aveugle non? il verra bien, se demandera bien. et tu sais pas encore c'que tu vas dire, si c'est la vérité qui va quitter tes lèvres ou d'autres conneries. peut-être le mal qui s'en vient, qui est partit, là c'est l'bonheur stressé qui s'enroule autour d'ton estomac. jam. ouais, t'es contente d'le revoir, malgré tout. tu pourras jamais être autre chose qu'contente avec lui dans les pattes, même quand il t'fait pleurer comme personne. puis là, comment il te regarde... ça t'fais ouvrir encore plus grandes tes ailes.
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MessageSujet: Re: (2017) a drop in the ocean /loam   (2017) a drop in the ocean /loam EmptyLun 27 Mar - 17:50

c'était naïf d'penser que tu l'aurais plus jamais revue. c'était naïf d'penser qu'tu l'oublierais. parce qu'on oublie pas la personne qui nous sort du gouffre. on oublie pas la personne qui nous sort du néant. t'oublieras jamais lola, même si elle t'a sauvé inconsciemment. même si elle le sait toujours pas, aujourd'hui. elle sait juste que t'étais quasi immobile, qu'tu t'en es sorti. alors ouais, c'était naïf, voir même con. c'est qu'tu t'es retenu, d'pas la rappeler. t'aurais pu, t'aurais aimé, entendre encore sa voix, qu'ce soit son répondeur ou en direct livre. c'est tout c'que tu demandais. mais dès qu't'arrivais à son numéro, qu't'as jamais effacé de ton téléphone, c'était comme si tu pouvais à nouveau plus bouger, mais que cette fois, tout ton corps et même ta main gauche, était immobile. alors t'oubliais. tu passais à autre chose, pendant quelques jours. puis t'y revenais. et c'était ce cercle, infernal, qui t'laissais pas, d'la même manière que ton cœur la laissait pas elle. tu t'lassait pas d'elle. « moi non plus. plus jamais, même. » tu t'demandais si elle voulait te revoir. si elle était heureuse. si elle était heureuse avec zeke. si elle l'était encore, avec. si elle avait trouvé un autre copain. si elle s'était fiancée comme t'aurais tellement voulu lui d'mander d't'épouser. si elle vivait un compte de fée. si ses doigts frôlaient encore les touches ivoires d'un piano à queue. si ses yeux brillaient toujours de la même manière quand elle entendait le son d'un piano. tu voulais tellement de réponses, parce que t'avais tellement de questions. mais rien ne passait. ça restait bloqué là, dans ton œsophage. puis t'avais c'sentiment, c'putain d'feel qu'on t'avais enlevé les cordes vocales, que plus rien n'sortirait plus jamais de ta bouche. elle t'rendait muet, lola. « qu'est-ce que t'es venu faire en ville? t'es venu profiter du festival? » t'as envie d'rire, mais l'humeur y'est pas, les festivals, ça a jamais été ton truc, mais tu comprends pourquoi elle t'pose la question. qu'est-ce que tu viendrais foutre ici, si c'est pas pour le festival ? tu pourrais raconter des conneries. tu pourrais dire que t'es là pour ta nouvelle copine. tu pourrais guetter sa réaction. mais t'as peur d'être déçu. tu veux pas avoir l'espoir qu'elle t'montre que t'es plus rien, parce qu'elle elle sera jamais rien. « j'ai ouvert mon salon de tatouage, à quelques rues d'là.» comme si toi, l'ancien handicapé, t'aurais un jour pu savoir dessiner. mais au fond, tu l'savais déjà. le skate est juste toujours passé avant tout. « t'as envie- t'as envie de t'asseoir et discuter? » t'as envie d'crier que oui. que tu donnerais tout pour être à nouveau près d'elle. assis ou allongé. dans ses bras ou elle dans les tiens. t'as envie d'crier d'tout ton cœur que tu veux qu'ça, depuis trois piges. mais y'a une main qui vient s'enrouler autours d'ton coeur, qui vient t'dire qu'il doit la fermer, qu'tu dois pas le laisser s'exprimer, parce que t'as d'jà assez souffert comme ça, t'as déjà assez crié, t'as déjà assez hurlé. alors t'accepte, en silence, et tu lui fais comprendre en l'aidant, sans réfléchir tu t'mets à la prendre par les épaules, une légère distance entre vous, mais ça t'fais un mal de chien. tellement que tu t'retiens de pas partir en courant, d'laisser la douleur là. tu t'demandes pourquoi tu l'aides, pourquoi t'as brisé la distance. puis tu t'dis qu'elle est mal en point. qu'elle est fatiguée. qu'elle tremble comme jamais. et tu pouvais pas aller t'asseoir et la r'garder venir vers toi comme si d'rien n'était. « il t'es arrivé quoi ? » c'que tu demandes. t'es inquiet. ta voix l'cache pas. t'as trop mal pour faire l'effort d'le camoufler. t'as les poils des bras qui s'hérissent quand le contact de tes mains quittent sa peau. t'aurais tellement voulu rester encore un peu plus. mais c'est une prise électrique, lola, et toi t'es l'eau.
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MessageSujet: Re: (2017) a drop in the ocean /loam   (2017) a drop in the ocean /loam EmptyMar 28 Mar - 3:32


ô lola, est-ce que t'as l'droit d'être là? d'vant lui? après l'mal que t'as laissé dans ses tripes? tu l'vois dans ses yeux, y'a une lumière qui y'est plus là. une lumière que t'as vu mourir quand tu l'as plaqué pour zeke. foutue connerie, foutu mensonge. tu t'es dis qu'il s'en remettrait, qu'il aurait tout l'temps du monde pour tomber amoureux encore et encore. t'étais qu'une gamine, une gamine parmi tant d'autres, non? pourtant t'as l'impression qu'il y encore quelque chose qui cloche dans son visage, t'as appris ses traits par cœur donc c'pas difficile pour toi d'voir qui lui manque un peu d'joie. tu doutes pas qu'il t'aimait jam, qu'il t'aimait beaucoup mais il pouvait pas t'aimer si fort que ça, si? c'était plus facile d'te convaincre du contraire, qu'en lui donnant ton palpitant il ferait juste l'ajouter en bricolage autour de son cou, avec l'coeur de toutes les autres qui ont pas pu résister à son sourire d'écorché. « j'ai ouvert mon salon de tatouage, à quelques rues d'là. » au début t'entends juste la fin, puis c'est la montagne russe d'chaleur qui t'dévore le corps trop vite. ça veut dire qu'il part pas, et quand tu pars pas, tu restes. il reste.« salon d'tatouage? j'suis impressionnée- c'est pas rien, » qu'tu dis sans cacher la note d'admiration dans ta voix. même si c'est l'fait qu'il travaille à quelques rues-là qui font chavirer ta barque à l'envers. d'puis trois ans que tu te meurs sans lui, qu'tu t'perds dans des bras qui t'laisse glacée à chaque fois. c'lui qu'tu veux, qui est mieux sans toi. « tu t'es lancé dans l'dessin alors? » demandes-tu en penchant doucement la tête sur le côté, curieuse sans savoir jusqu'où tu peux lui en demander. débarquer dans son salon, même si tu crèves d'envie d'voir, c'est bien trop, non? à la place c'est d'vous s'asseoir qui t'contenterais, sans savoir s'il l'voudra, lui aussi. sauf que l'émotion commence à être de trop sur ton corps fatigué, t'essaie d'garder ton visage impassible mais en tournant l'regard vers le banc t'es presque découragée. tu vas tomber, tu vas paniquer, t'écorcher. t'as l'souffle qui s'bloque dans ta gorge, t'sais qu'si t'arrives pas à t'ressaisir bientôt tu tiendras plus. sauf qu'il t'surprend jam, il vient t'aider. t'expires alors qu'son bras glisse contre tes épaules, c'est si simple, si rien, et pourtant juste assez. assez pour qu't'arrives à avancer, ton regard de côté sur lui pour voir à quel point il est proche; proche en gardant une p'tite distance, là où arrive encore à s'engouffrer trop d'froid, trop d'mal. « il t'es arrivé quoi ? » déjà la question sort, en même temps avec la question qu'tu tires c'est normal. sauf qu't'as pas pensé à c'que tu pourrais lui dire, y'a trois ans t'as inventé une relation avec zeke. pour pas qu'il plante tout pour toi, pour pas qu'il plante toute la vie qu'il a d'vant lui, alors qu'il a lutté si fort pour sa vie juste avant d'te rencontrer. tu pouvais pas lui faire ça, puis maintenant, qu'est-ce que tu peux lui dire? t'entends aussi, t'entends dans sa voix un brin d'inquiétude, ça t'fait serrer les dents puis y t'lâches trop vite. si vite. « j'suis malade, t'vois. sauf que j'voulais prendre l'air, voir un peu d'ville. j'en pouvais plus d'être enfermé, » qu'tu racontes sans mentir. sans dire la vérité. ça t'serre la poitrine, que t'agrippes doucement avec une d'tes mains. comme si ça pourrait soulager c'qui s'passe en-dedans. t'sais pas trop si c'est une bonne idée t'aventurer, si t'en as envie, s'il fera l'lien avec trois ans plus tôt. s'il t'demande si t'es toujours avec zeke. un paquet d'si. avec de si on refait un monde, y'a pu rien à créer dans l'tien qui fonce droit dans l'abysse. « j'suis contente d'te voir jam, » qu'tu murmures doucement, faiblement, t'accompagnes le tout d'un microscopique sourire triste, mais tu veux surtout pas paraître sur le point de briser. tu veux tenir les morceaux cassés avec d'la colle juste assez longtemps pour profiter d'jam un peu, même si tu devrais pas, devrais pas du tout. là tu t'en fous, y'a rien d'rationnel dans la tête d'une malade parfois. tu mettras l'blâme sur ça, s'tu regrettes plus tard.
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MessageSujet: Re: (2017) a drop in the ocean /loam   (2017) a drop in the ocean /loam EmptyMar 28 Mar - 22:20

t'étais p't'être pas prêt, au fond. prêt à la r'voir, prêt à réentendre sa voix, prêt à r'sentir son odeur. pas prêt pour c'te ville, pas prêt pour c'te vie. mais c'est comme tout. c'est v'nu comme ça. comme l'accident. toi tu crois pas au destin. toi tu t'dis qu'rien n'est prévisible, rien n'est tracé. toi, ton choix d'lui parler aujourd'hui, il altérera ton futur. toi, tout c'que tu fais, chaque rue qu'tu parcoures, chaque endroit qu'tu regardes, il change ton futur. le futur il change toutes les secondes. il change à chaque expiration. il change à chaque battement d'aile d'un papillon. pour toi, si une fourmis essaye d'monter sur ta chaussure, elle changera ton futur. et tu laisses faire. parce que ton futur, tu l'cherches pas. tu l'laisses venir; pourtant t'aimerais tellement qu'ton futur ce soit d'être à lola. t'aimerais tellement qu'lola soit ton futur. lola elle t'parle. lola elle a l'air surprise. lola elle voit qu'tu fais des trucs, des trucs que tu f'sais pas y'a trois ans. t'arrives pas à savoir si c'est de l'admiration, ou si elle s'inquiète pour c'que ça peut donner. à sa place, tu serais plus inquiet. parce que t'voilà face à elle, et tu perds tes moyens. alors tu réponds pas. tu caches ton visage derrière tes ch'veux peut-être un peu trop long. faudrait peut-être qu't'ailles chez le coiffeur. ça s'rait pas une mauvaise idée. tu sais que t'essayes d’éviter d'penser à elle, alors tu penses au coiffeur. t'es con, des fois. parce qu'elle reviendra toujours dans tes pensées. parce que c'est lola. et parce que t'es jam. tu penses, tu vois, tu vis, que par elle, uniquement elle. c'est con d'se dire que t'es accroc à c'point. mais c'est ta drogue. c'est ton oxygène. et des fois tu t'dis que tu t'serais fais pitié, si t'étais encore le connard de ton adolescence, et qu'tu voyais un gars comme toi aujourd'hui.« j'suis malade, t'vois. sauf que j'voulais prendre l'air, voir un peu d'ville. j'en pouvais plus d'être enfermé. » t'étais en train d'bouger, d'regarder l'horizon. et l'horizon il s'trouble. parce qu'elle t'dis qu'elle est malade. mais malade de quoi ? t'as envie d'penser qu'c'est qu'un gros rhûm, qu'elle s'ra sur pied d'ici une semaine, peut-être deux. t'as pas envie d'te dire que son état il t'fait penser à quelque chose de plus grave. d'tellement plus grave qu'ton inconscient il supprime cette idée. y'a que moi qu'y pense, à c't'idée. toi t'es con. toi tu vois lola comme elle était y'a trois ans. une légère différence. la fatigue, peut-être, mais tu vois rien. t'es aveugle. « j'suis contente d'te voir jam. » ça fait boum dans ton coeur. tu t'sens pousser des ailes. elle est contente d'te voir. y'a un frisson qui t'parcours. tu t'sens tellement bien. puis tu r'penses. ça fait tilte dans ta tête, y'a trop d'informations, ça met du temps avant d'monter. mais tu t'rend compte d'la voix d'lola. tu t'rend compte de l'hosto où tu l'as entendue pour la première fois. tu t'rend compte d'son état. « malade ? » y'a qu'ça que t'arrives à prononcer, parce que tu sens qu'y'a un truc qui va pas. un truc qu'tu vas pas aimer.
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MessageSujet: Re: (2017) a drop in the ocean /loam   (2017) a drop in the ocean /loam EmptyMer 29 Mar - 17:50


il retient c’que tu veux pas, jam. t’as vomis une ribambelle de mots, puis tout ce qu’il retient, tout c’qu’il répète et qui résonne encore et encore dans ton crâne c’est ça. qu’un foutu mot, que t’as voulu glisser pareil à quand on parle d’la météo, parce que tu voulais pas qu’il fasse focus sur ça, tout mais pas ça. « malade? » oui, malade, malade à en crever. t’aurais voulu dire que tu profites d’la vie à fond d’puis qu’tu sais que tu vas bientôt bouffer les pissenlits par la racine, tu l’fais, un peu. sauf qu’en tombant dans les yeux d’jam, tu réalises qu’t’es plus tout à fait comblée. pas sans lui, pas loin d’lui. tu comprends pas comment il a fait pour garder ton cœur jam, même après trois ans y’a personne qui t’touche comme lui y est parvenu. tu r’vivras pas ça à nouveau, non, pas avec ton temps qui est compté. quand il regarde plus loin tu l’fixes, jusqu’à ce qu’il te répète, qu’il t’demande d’un mot, comment t’es malade. là, ton regard bleu s’perd dans l’ciel qui est pas loin d’être la même couleur, t’attends pis tu cherches, cherches c’que tu pourrais lui dire. « ouais, malade pour la vie, » que tu murmures finalement, sans oser r’poser tes yeux sur lui. même si tout c’qu’ils veulent, tes yeux, c’est s’abreuver un peu plus d’lui. avant qu’tu saignes, avant qu’tu meures, avant qu’tu te désintègres en cendres, qu’tu reviennes à la terre pour ne plus ressentir. t’aurais pas l’droit à un peu d’bonheur, un peu d’confort avant tout ça? ouais, ouais sauf que tu peux pas amener des gens dans ta chute, tu te l’es refusé trois ans plus tôt quand t’étais encore rayonnante, pourquoi ça changerait aujourd’hui? parce que t’as mal et qu’t’as besoin si fort d’amour, d’amour pour oublier. « j’vais bien, c’juste aujourd’hui, j’suis épuisée, » qu’tu prends la peine d’ajouter, parce que tu continues d’tourner autour du pot, continuer d’tourner dans le carrousel, d’plus en plus vite, jusqu’à ce que tu sois trop étourdit pour tenir. tu passes proche d’ajouter qui faut pas s’inquiéter, sauf qu’tu sais pas si t’auras l’air assez convaincue, t’sais pas non plus si t’as l’goût d’lui raconter plein d’conneries encore. s’il reste ici, s’il reste ici il aura pas l’choix d’se rendre compte, non? à moins qu’après maintenant, tu l’évites comme la peste, même si ça t’tues plus vite. t’es perdue entre d’deux eaux, perdu dans son regard, qu’t’accroches encore quelques secondes. t’sais pas s’il verra, s’il insistera, surtout que t’as l’air d’être tout, sauf bien. mais c’est vrai qu’t’es mieux, d’puis qu’il est là, près d’toi, d’puis qu’il t’as fait avancer avant d’te lâcher et que le froid s’est insinué sous ta peau. t’as juste envie d’te réchauffer à nouveau contre lui, sauf que tu y vas pas. pas l’droit.
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MessageSujet: Re: (2017) a drop in the ocean /loam   (2017) a drop in the ocean /loam EmptyVen 31 Mar - 22:27

tu t'es jamais dis qu'ça s'passerait comme ça. qu'tu tomberais amoureux d'une nana comme lola. tu t'es jamais dis quand t'as commencé à la voir, quand vous avez commencés à avoir votre histoire, votre vous deux, qu'elle s'rait si importante. t'as dû t'en rendre compte quand t'as r'senti le besoin d'vouloir l'épouser, un jour. mais tu t'étais dis qu'c'était une passe, qu'vous vivriez votre vie, et qu'si vous vous éloigniez, c'était que présence dans la vie d'l'autre devait s'arrêter là. t'as pas vu v'nir ton addiction à elle. comme le feu avec l'oxygène. lola elle t'dit pas tout d'suite c'que tu veux pas entendre. et tu t'demande si t'as bien fait, d'vouloir savoir. mais pas savoir ça t'aurais bouffer, comme être au courant va l'faire. dans tous les cas, ça va t'faire l'effet d'une bombe. ton coeur va exploser. et tout l'reste à sa suite. « ouais, malade pour la vie. » c'est quoi d'vivre ? est-ce que c'est respirer ? si c'est ça, les morts cérébrales vivent. est-ce que c'est de pouvoir marcher, parler, voir ? alors les paralysés, sourds et aveugles ne vivraient pas. t'as pas idée de c'que c'est la vie. y'a trop d'contradictions. alors y'a c'mot qui résonne dans ton crâne. et tu sais pas si c'est la douleur, que tu ressens, ou juste un besoin d'rester près d'elle pour la vie. c't'opression d'ton cœur. et pendant qu'son regard t'évite, toi tu la r'garde. tu t'demande ce qui a vraiment changé, depuis trois ans. si c'est sa maladie, ou si c'est vous. tu vous r'vois y'a trois ans. tu vous r'vois quand vous avez commencé. ça t'fais mal. tellement qu'tu détournes la tête. « j’vais bien, c’juste aujourd’hui, j’suis épuisée. » tu sais pas si tu dois la croire. ses yeux, tu les reconnais. tu vois bien qu'y'a pas cette même étincelle. tu vois bien qu'sa peau est plus pâle qu'la dernière fois. t'vois bien ses cernes. t'vois bien ses ch'veux ternes. t'vois bien tous ces détails physiques, qui montrent qu'ça va pas bien. alors lola, tu la crois pas. tu sais qu'si elle dit ça, c'est pour pas qu'tu t'inquiètes. mais elle doit t'connaître, d'puis l'temps. et l'excuse des trois ans, elle compte pas, parce que c'est comme si ta vie s'était mise en pause, d'puis ton départ. puis tu t'dis qu'c'est l'cas pour toi, mais, et pour elle ?  pourtant tu peux pas laisser passer c'qu'elle te dit. t'as tellement envie d'être à nouveau là pour elle. t'as tellement envie d'retrouver ses baisers. l'étincelle d'ses yeux, quand elle t'regardais. vous êtes si près, et pourtant, t'as l'impression qu'vous vous trouvez encore à des centaines de kilomètres l'un d'l'autre. « épuisée, ou brisée ? » qu'tu murmures. t'es pas sûr qu'elle t'ai entendue. alors t'ajoutes, après quelques instants à fixer l'sol sans réel intérêt. « t'es pas la même, lola. j'sais pas pourquoi, mais j'doute que t'ailles bien, qu'ce soit juste la fatigue. j'te crois pas, parce que j'te connais, un peu. alors je sais pas, j'ai raté beaucoup, ces derniers temps. peut-être que y'a plusieurs facteurs, qu'expliquent ton état, des raisons dont tu voudrais pas parler. mais n'me ment juste pas, en disant que tu vas bien.» t'es doux, quand tu parles. t'es calme. tu pourras jamais être autrement, avec lola. surtout pas aujourd'hui. aujourd'hui alors qu'elle te semble si faible. alors que t'as l'impression d'voir une bulle d'savon, qu'éclatera au moindre contact. tu veux pas qu'tes mots la fassent éclater. parce qu'elle est si belle, cette bulle.
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MessageSujet: Re: (2017) a drop in the ocean /loam   (2017) a drop in the ocean /loam EmptyDim 2 Avr - 20:15


y’a des gens qui vivent et goûtent jamais à l’amour. au vrai, celui qui fait mal tellement qu’il est bon, celui qui a pas l’choix d’nous détruire – souvent pour nous reconstruire après. en mieux, ou peut-être en pire, c’est pas toujours clair. tu t’disais quand t’as appris qu’t’allais mourir, qu’au moins, au moins jam t’aurais fait vivre le vrai, puis que t’avais la chance d’mettre fin au beau avant que le laid s’en prenne à vous. t’avais peut-être peur quelque part, peur d’la réaction d’jam, de ce qu’il ferait, s’il resterait. et tu penses pas que tu t’saurais remis, s’il était partit quand t’avais besoin l’plus de lui. c’est juste un si, parce que d’toute façon, toute façon quand il parle t’as pas d’autre choix que de comprendre que même après lui avoir arraché l’cœur pour en faire un bricolage, il est encore là, trop bon, trop bien, pour c’que tu peux lui donner. « épuisée, ou brisée ? » t’es pas certaine si c’est l’vent qui t’porte des mots pour t’aider, t’aider à articuler alors qu’t’ignores c’que tu veux dire à jam, t’ignores comme ça sera prit, et ça te tord les entrailles. puis là, il t’parle longtemps, il t’laisse tout le loisir de redécouvrir les notes douces et plus rauques dans sa voix, t’en fermes les yeux juste pour y goûter mieux. « t'es pas la même, lola. j'sais pas pourquoi, mais j'doute que t'ailles bien, qu'ce soit juste la fatigue. j'te crois pas, parce que j'te connais, un peu. alors je sais pas, j'ai raté beaucoup, ces derniers temps. peut-être que y'a plusieurs facteurs, qu'expliquent ton état, des raisons dont tu voudrais pas parler. mais n'me ment juste pas, en disant que tu vas bien. » tes petits poings s’referment et serrent jusqu’à ce que tes jointures deviennent toutes blanches. t’aurais jamais pensé que tu serais un jour assisse à parler à jam d’ta maladie. il était partit, là, il l’est plus. ça te prend un moment après pour parler, t’essaie surtout d’pas laisser l’eau salée te monter aux yeux. t’attends qu’ta voix revienne en ouvrant la bouche puis la refermant, fixant l’horizon à t’en brûler les rétines. « tu sais pas c’que tu demandes, mais ok, ok j’te mentirais pas, » qu’tu glisses alors d’une voix éteinte. c’est lourd d’lui mentir à jam, déjà qu’tu t’es inventé amoureuse de zeke pour le faire partir, déjà qu’t’en souffres de ta connerie depuis qu’il a mit les voiles. t’as c’te stupide bouffée d’espoir d’l’entendre d’te dire qu’il est là, ça t’serre en-dedans mais tu réalises avec surprise que c’est pas juste douloureux. ça fait du bien aussi, un peu. « malade pour la vie, mais j’sais pas si elle sera si longue. » t’as les yeux qui brûlent à force de pas les cligner, t’as les rétines sèches mais au moins tu restes composée. d’lui dire ça, ça après trois ans, alors qu’t’as dis n’importe quoi la première fois, quand t’as su, quand t’as pu gérer- « ça va, c’est vrai qu’ça va en général. ou pas, mais ça va autant qu’possible vu la situation. c’est lourd tout ça, t’sais, j’veux pas te… j’peux pas-  » qu’tu répètes avant de perdre l’usage des mots, peut-être que c’est toi qu’t’essaie d’convaincre là, là alors que t’arrives pas à expliquer c’que tu ressens. c’est une vague, lente et rapide, qui t’frappe encore et encore alors qu’tu demandes à chaque mot qui traverse tes lèvres comment jam va réagir. t’sais pas pourquoi ça t’rends si nerveuse d’lui avouer qu’tu vas mourir. il a refait sa vie depuis l’temps, alors qu’t’as juste regarder la tienne t’filer entre les doigts. t’arrives plus à parler, t’as déjà dit bien plus que tu l’voulais au départ. Pourtant tu t’tournes un peu vers lui, cligne plusieurs fois des yeux et t’rassure en voyant qu’ils sont encore secs. tant mieux. t’essaie d’sourire, c’est triste, pas forcé mais loin d’être lumieux. « t’en veux une? » qu’tu dis alors qu’en te tournant t’attrape un paquet à moitié entamé d’cigarettes, faut qu’tu relaxes un peu pour arrêter d’faire trembler tes mains.
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MessageSujet: Re: (2017) a drop in the ocean /loam   (2017) a drop in the ocean /loam EmptyMar 4 Avr - 12:06

la bulle elle tremble, elle s'envole, elle revient, elle trésaille, tu sais pas comment interprêter tout ça, tu sais pas si lola est en colère contre toi. mais c'est toi, qui devrait être en colère contre elle. d'rien t'avoir dit. alors qu'elle aurait pu te faire confiance. tu r'gardes ses poings qui s'ferment, qui s'serrent, qui prennent une autre couleur, même si avec la pâleur d'la peau d'lola, c'est à peine discernable. y'a cette voix au fond qui t'dis qu't'aurais pas dû lui demander ça, qu'c'est peut-être, qu'c'est sans doutes, dur à avouer. qu't'ouvres peut-être une plaie en elle. qu't'ouvres peut-être un peu plus l'entaille dans son corps. «tu sais pas c’que tu demandes, mais ok, ok j’te mentirais pas.» elle t'paraît loin, lola. elle t'paraît déjà partie. déjà envolée. la bulle a pas éclaté, mais ton souffle l'a fait s'envoler, au loin. elle dérive, avec l'vent; elle va trop vite, pour qu'tu la suive. pourtant elle revient, fait des allers retours, et tu sais pas comment la retenir, cette bulle emportée par la force de la brise, trop légère. « malade pour la vie, mais j’sais pas si elle sera si longue. » tu fermes les yeux. t'aimes pas cette phrase. la vie d'lola, elle mérite d'être longue, parce qu'elle est jeune lola, encore, elle a tout d'vant elle, elle a une carrière dans la musique, elle a une famille à fonder, même si c'est pas avec toi. elle a l'droit à avoir une vie d'rêve, lola, elle a l'droit d'se marier, d'avoir des gosses, d'réussir dans la musique, d'avoir une grande baraque, d'avoir un chien. et tu l'aideras. même si c'est pas avec toi. parce que tu t'dis qu'après trois ans, elle a tourné plusieurs pages, lola. les pages de votre histoire. et tu réussiras à faire pareil, quand tu sauras qu'elle est heureuse, qu'elle vivra longtemps. « ça va, c’est vrai qu’ça va en général. ou pas, mais ça va autant qu’possible vu la situation. c’est lourd tout ça, t’sais, j’veux pas te… j’peux pas- » tes sourcils s'froncent, tu veux qu'elle finisse sa phrase, tu veux qu'elle continue. parce qu'elle a commencé à parler d'toi, à c'quelle voulait pas pour toi. et t'as besoin d'savoir c'qu'elle veut, c'qu'elle veut pas. ça t'fera peut-être mal, mais au moins tu sauras. tu sauras pour la deuxième fois, tu sauras pour la dernière fois. et peut-être que ça sera finit, après. peut-être que t'as besoin de ça, pour être sûr que c'est finit. mais elle continue pas, lola, elle est plongée dans ses pensées, elle est plongée dans sa réflexion. avant qu'elle s'tourne vers toi, avant qu'elle t'fixe d'ses yeux bleus, à qui il manque une lumière. ses yeux trop ternes. pourtant avant, ils étaient plein d'couleurs, dans leur bleu profond. elle t'sourit, mais t'y crois pas. pourtant, t'as un rictus, toi aussi. rictus qu'tu lui rend, parce que t'es là. t'es là pour elle. « t’en veux une? » ça t'fais marrer, ça, par contre. qu'elle ait pas arrêté, malgré tout. qu'elle s'soit pas dit qu'ça pouvait accélérer, la fin d'cette vie qu'elle pense déjà trop courte. pourtant t'aurais été comme elle. c'est ça qui t'fais marrer. « j'veux bien. » ça t'rapelle quand vous fumiez, tous les deux. chez l'un, chez l'autre, peu importe, vous étiez dans un pieu, sa tête sur ton torse, ta main droite sur son ventre et vous parliez. ou pas. c'était un d'vos moments. sauf qu'là, vous êtes loins, l'un d'l'autre. vous êtes dans un lieu neutre, un endroit public, où il s'passera rien, et où vous parlez d'sa maladie. « tu continues l'piano ? » qu'tu demandes en tirant une taffe d'la clope qu'elle t'a tendue.
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MessageSujet: Re: (2017) a drop in the ocean /loam   (2017) a drop in the ocean /loam EmptyVen 7 Avr - 22:34


t'aurais pas pensé qu'ça serait difficile, d'avouer à jam c'qui s'passe avec toi. trois ans plus tôt tu lui as dit des conneries, ça été plus facile d'lui inventer une romance entre zeke et toi qu'lui avouer qu'tu bas mourir trois ans en retard. t'as peur qu'il fasse le lien, si t'en parle trop, t'as peur d'entendre le nom d'zeke sortir de sa bouche. t'as peur qu'il se fâche, qu'il hurle ou- ou pire encore, qu'il foute le camp sans un mot. il aurait l’droit sauf qu’il l’prend pas, il est là, sagement assis, sagement tranquille à tes côtés, et au fond ça t’fait plaisir. même si tu crèves par en-dedans, ça t’donne une poussée d’vie d’l’avoir à nouveau avec toi. alors tu patauges, tu nages, tu t'prends l'vent dans la gorge alors qu't'essaie d'voir c'que tu peux dire, c'qui vaut mieux qu'tu gardes pour toi, comme une petite égoïste. t'es pas une mauvaise fille, t'as fais des conneries comme tout l'monde mais la lumière, la lumière elle s'accrochait à toi, avant. quand t'avais volé des ailes d'ange pour les accrocher dans ton dos. avant qu'on t'prenne sur le fait et qu'les démons t'tirent vers le bas, vers l'enfer, et qu'tu perdes tes repaires. t'as envie d'lui, plus proche, toujours plus proche, et en même temps, t'as juste envie d'prendre tes jambes à ton cou sans t'retourner. parce que vous pourrez plus être ensembles, tous les deux, même s'il veut et qu'tu veux, vous pourrez pas. tu vas mourir, et tout l'reste qui pourrait être beau va s'annuler à cause d'cette fatalité, un point c'est tout. jam il dit rien quand les voyelles t'échappe et qu't'oublie comment parler. il attend. et tu l'remercie en tendant ton paquet d'clopes dans sa direction. « j'veux bien. » il t'rend un sourire croche, tu lui tends ton lighter quand ta cigarette fume. t’expires ta première bouffée et tu fermes les yeux pour apprécier la fumée dans tes poumons, la laissant ressortir ensuite et t’as la stupide impression qu’ça t’calme. C’est mental, c’feeling que la clope amène, et t’as un ou deux darcy qui t’emmerde à ce sujet – sauf qu’tu dis que tant qu’à bouffer les pissenlits par la racine, t’es aussi bien d’profiter du temps qui t’reste comme tu veux. quitte à mourir un peu plus vite à petits feux, d’toute manière, d’toute manière y’a des jours où t’as presque hâte qu’ça arrive. « tu continues l'piano ? » qu’il te demande jam, en crachant à son tour la fumée d’sa cigarette. t’as encore les yeux sur lui, et t’arrives pas à retenir la grimace qui enlaidit ton visage à la mention d’ton plus cher ami d’bois. « il prend d’plus en plus la poussière, en vrai. j’ai du mal à jouer, j’me fatigue si vite maintenant- » tu prends une pause, tire à nouveau sur l’bâton d’cancer, baisse les yeux. « alors j’y touche presque plus. » cette fois t’as les yeux qui s’mouillent, sauf qu’tu laisses pas une larme t’échapper. tu veux pas, tu dois pas. il sait jam à quel point tu y tiens à ton piano à queue, c’est ton monde, ta vie, avec jam c’est l’truc que t’as l’plus aimé dans ta vie. alors ça t’tue d’le voir sale, délaissé, ça t’tue sauf que ça t’fait doublement mal quand t’arrives même plus à jouer une mélodie complète. « c’est l’pire dans tout ça j’crois, plus pouvoir jouer. » ta voix est pas plus haute qu’un murmure, et encore plus bas, dans le confort de ton esprit, t’ajoutes sans compter d’t’avoir perdu toi. par ta faute, par ta décision, sauf que c’est un fait. t’avais pas réalisé qu’faire partir d’jam c’était t’arracher l’cœur en même temps.
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MessageSujet: Re: (2017) a drop in the ocean /loam   (2017) a drop in the ocean /loam EmptyMar 11 Avr - 19:36

les doigts d'lola, ils f'saient d'la magie. tu l'disais sans cesse, ça. d'la magie sur les touches ivoires et ébène des pianos qu'il y avait, sur son passage, sur l'chemin d'sa vie, d'sa belle vie. elle f'sait d'la magie pour toi, et t'adorais ça. t'adorais l'entendre, t'adorais la voir. tu la voyais si belle, si rayonnante; ses beaux yeux étaient fermés, et c'est comme si tous les sentiments qu'ils exprimaient d'un seul r'gard, elle les f'sait ressentir en jouant, comme si y'avait c't'aura, au dessus d'elle, quand les notes d'sa musique sonnaient dans la pièce dans laquelle elle était. lola, elle avait cette prestance. on voyait qu'elle. en tout cas, toi, tu voyais qu'elle. toi, tu vois encore qu'elle. sa musique, elle t'a manqué. les mélodies qu'elle jouait, le sourire qu'elle avait, les poils d'tes bras qui s'hérissaient. tout ça, ça t'a manqué. tout ça, ça t'manque. alors t'étais obligé d'demander; si elle joue encore. tu comprends c'qu'elle va t'dire, quand la grimace s'dessine sur son visage de poupée fissurée. « il prend d’plus en plus la poussière, en vrai. j’ai du mal à jouer, j’me fatigue si vite maintenant-. alors j’y touche presque plus. » t'es déçu. t'aurais voulu qu'elle t'dise qu'elle arrêtera jamais. qu'c'était l'seul truc qu'elle laissera jamais tomber. c'est c'que tu pensais, fut un temps. tu t'disais qu'toi, elle pouvait t'laisser. qu'à tout moment, elle pourrait s'lasser d'l'homme trop amoureux qu't'étais. qu'à tout moment elle pourrait vouloir autre chose. c'est c'qui est arrivé. mais tu t'disais toujours que c'dont elle s'lasserait jamais, c'est bien son piano. et que même si elle s'lassait, elle ressentirait l'besoin d'en jouer. « c’est l’pire dans tout ça j’crois, plus pouvoir jouer. » t'entend presque pas, juste son murmure, alors tu dis rien, tu t'dis qu'ça d'vait être pour elle même, comme toi tu t'parle à haute voix, parfois; t'hoche juste la tête, légèrement, trop discrètement. « pourquoi tu réessayes pas ? » t'as envie d'lui dire de persévérer. t'as envie d'lui dire que tu s'ras là, pour l'écouter à nouveau. mais p't'être qu'elle veut pas d'toi pour l'écouter, lola. p't'être qu'elle veut plus de toi. t'as envie d'lui dire qu'son talent, elle peut pas l'mettre à la trappe, comme ça. t'as envie d'lui dire qu'son talent y'a qu'en voulant l'garder qu'elle pourra. y'a qu'si elle l'veut vraiment, qu'ça marchera. « tu dois pas abandonner, t'as vraiment du talent. » tu détournes la tête, tu r'garde le sol, tu r'garde la clope, qui s'consume, dont les cendres peinent à tenir. t'as l'impression qu'elle r'présente lola, cette clope. qu'elle met du temps, à  s'détruire. qu'elle veut juste pas s'éteindre pour empêcher l'feu d'prendre plus de place, pour empêcher les cendres d'se faire un passage. t'aimerais l'aider; garder la clope, encore un peu, la garder autant de temps qu'tu peux. alors tu l'éteins, avant qu'elle arrive au bout. « laisses-moi t'aider. » tu proposes, d'une p'tite voix.
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MessageSujet: Re: (2017) a drop in the ocean /loam   (2017) a drop in the ocean /loam EmptyMer 19 Avr - 18:04


les mots ils t’ont écorchés la bouche, ça t’brise toujours d’voir dire à voix haute que ton extension d’corps s’appelant piano prend la poussière, qu’tu nécroses en-dedans et lui il montre en étant oublié dans ta pièce favorite. jam, il sait, il sait à quel point c’t’important pour toi, t’as jamais lâché d’lui rabâcher les oreilles avec ta foutue musique, et tes foutus rêves. il en faisait partit aussi, d’tes rêves, et quand tu fermes les paupières, jam il y resaute à pieds joints dedans. « pourquoi tu réessayes pas ? » tu t’mords la lèvre inférieure, jette un coup d’œil en biais à jam. t’as essayé, t’as essayé si souvent, sauf qu’à force d’entendre ton cœur fendre en t’écoutant fausser, t’as perdu la flamme. « tu dois pas abandonner, t'as vraiment du talent. » cette fois, tu souris, car ça t’fait plaisir qu’il t’parle d’ton talent, surtout que y’a tellement d’fois qu’c’lui qui t’as inspiré. avec son sourire, la fumée d’cigarette qui s’échappe d’ses lèvres que t’aimais tant embrasser, son corps élancé contre lequel tu t’lassais jamais d’te pelotonner et surtout, c’foutu sentiment d’amour qui t’fait crever par en-dedans, depuis qu’tu l’as quitté il a arrêté d’te faire vivre, il fait plus qu’te dévorer d’l’intérieur, comme pour t’punir, comme pour t’maladie. t’aspires un peu d’nicotine avant d’répondre. « il s’évapore mon talent, t’sais. j’arrive plus à jouer comme avant, j’détruis les mélodies plus que j’fais d’magie. c’pour ça que j’ai lâché d’persévérer; j’arrive plus à tenir bien jusqu’à la fin. c’frustrant, » qu’t’expliques, ton sourire qui s’tord encore, sauf qu’en même temps, en même temps, tu t’sens d’mieux en mieux à forcer d’rester installer aux côtés d’jam. putain c’qu’il te manquait, jam. c’qui t’aidais depuis les trois dernières années, c’était d’te dire que t’avais l’mieux agit pour lui, qu’il puisse vivre sa vie comme il l’entend, libre, vivant, et pas enchaînée à ta carcasse mourante. mais là, mais là tu t’sens si égoïste, si démunie, pris de court alors qu’t’as eu besoin qu’d’un regard pour voir toutes tes barrières s’effondrer. le choc, c’est l’choc, d’le revoir après si longtemps, d’le vouloir toujours autant aussi. « laisses-moi t'aider. » son murmure t’parviens avec le vent, et sur l’coup, tu penses halluciner. sauf qu’quand tu t’l’regardes à nouveau, t’vois qu’c’est sérieux, t’y arrives à cette conclusion et pendant c’temps-là, y’a tout ton intérieur qui prend feu. « t’es sérieux? » qu’tu répètes, d’une voix un peu blanche, l’choc est là, encore, toujours, et cette fois c’parce que tu pensais pas qu’ça ferait un jour; repasser du temps avec jam, d’entendre jam t’proposer d’l’aide. c’t’un rêve, right? « j’veux dire- l’premier mot qui m’passe en tête c’est oui, » qu’t’ajoutes plus doucement, l’coin tes lèvres étirées. c’que tu dis pas, c’est que l’premier mot qui t’passe en tête c’est oui, oui parce que tu pourras passer plus d’temps avec lui, et comme y t’en reste d’moins en moins et qu’tu pensais profiter d’jam que dans tes rêves, c’est l’occasion parfaite. t’sais pas trop si vous parviendrez à quelque chose, t’sais pas trop si t’as envie qui t’vois quand t’as l’visage qui ressemble à celui d’une harpie, quand la colère t’fais rabattre le couvert sur les notes d’ivoires, puis qu’elle s’efface pour laisser place aux larmes. t’sais pas si tu pourras lui montrer tout ça, mais pourquoi pas? « mais ça t’déranges pas, d’passer du temps avec moi? » tu frappes sur ta cigarette, la cendre tombe et tu la ramènes à ta bouche, juste un mouvement pour ne pas avoir à regarder jam et sa réaction. tu sembles compléter ton affirmation d’une seconde plus tôt, qu’t’as laissé en suspens l’temps d’lui demander cette question qu’t’es pas certaine d’vouloir entendre la réponse- même si c’est lui qui s’est proposé d’t’aider, proposé d’faire un miracle, car toi qui joue à nouveau et qu’c’est beau, pur, ça voudra dire qui a eu un miracle quelque part, non? à moins qu’c’miracle, ça soit jam.
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