(2017) you don't have to sell your body to the night

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You don't have to sell your body to the night
erwan & aspen.

petite ruelle. deux heures du matin. tête à tête. rien d’amoureux. juste du business. chair montrée. désir titillé. ton doigt qui glisse doucement sur ta cuisse. il remonte légèrement ta robe. mini-robe. longueur équivalente à un t-shirt à peine trop grand. c’est plus une robe à ce rythme-là. tu t’en fiches. ça te fera payer moins cher d’être sexy, tu le sais. ce connard ne quitte pas ton doigt du regard. tu peux même voir un peu de bave au bord de ses lèvres. il te dégoûte putain. tu te mords la lèvre. ne lui montre pas que tu as qu’une seule envie: lui foutre un coup dans l’entrejambe et te barrer avec ton sachet. tu sais que ça sert à rien. tu tiens à peine debout. t’as bu. un verre. un deuxième puis un autre. et encore un. ils se sont enchainés. sans que tu les comptes. tu ne pouvais plus. tu as arrêté de faire attention au bout du troisième. quand ta tête commençait à tourner. quand tu as réellement senti l’alcool valser dans ton sang. ton doigt qui caresse ta robe. ta hanche, tes côtés, ta poitrine puis qui vient se glisser dans ta bouche. tu as retrouvé son attention. sa langue qui passe sur ses lèvres. ça pourrait te dégouter mais tu fais rien. il est sur le point de céder. t’as pas ramené assez de fric. normalement il te donnerait même pas l’équivalent d’un demi-sachet. mais t’es une cliente fidèle, putain. il sait très bien qu’il te reverra. alors il peut faire une concession cette fois. tu patientes. tu sais que c’est peine perdue si tu le précipites. ses doigts dessalés qui se glissent sur tes hanches puis qui viennent caresser tes fesses. tu te mords la lèvre. de dégoût. de colère. mais rien. tu peux rien faire, aspen. parce-qu’il tient dans sa main ton saint graal. ton sachet de poudre. ta drogue. et si tu dois subir quelques gestes déplacés pour l’avoir, tu te sacrifies. ses lèvres qui se rapprochent dangereusement des tiennes. tu tournes la tête au dernier moment. inconcevable qu’il t’effleure. sachet lâché dans ton décolleté. billets récupérés fermement. il se casse. tu souffles. tu t’échappes. talons à la main, tu finis pieds nus. c’pas loin de toute façon. pas le temps de rentrer chez toi. pas envie surtout de te retrouver seule. trop d’idées noires. cette angoisse qui te ronge. besoin de contact. charnel de préférence. corps frêle, fragile. tête embuée, alcoolisée. tu finis par frapper à la porte de chez erwan. pas grave pour l’heure. pitié que tu ne tombes pas sur un de ses colocs ou un de ses potes. t’as pas la tête à discuter. encore moins à faire bonne figure. t’es dans un état pitoyable, aspen. ridicule. corps avachi contre l’encadrement de la porte. le sachet de poudre qui dépasse tout juste de ton décolleté. porte qui s’ouvre. sourire sur ton visage. erwan. lui. celui que tu voulais. « ‘lut » tu souffles. parce-que tu captes seulement maintenant qu’il est peut-être tard. que tu risques probablement de réveiller quelqu’un. tant pis.
© BLACK PUMPKIN

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i'm a mess,
you too,
so let's crawl together.

Il traine la patte jusque chez lui. Une journée de boulot qui s'est éternisé. C'est pénible. Tout est devenu si pénible depuis quelques semaines. Chaque acte, chaque geste lui coute trop d’énergie. Sauf qu'il n'en a plus. Il est au bord du gouffre, prêt à sauter. Se battre n'est plus tellement une option puisque ces démons ont prit le dessus. Une partie de lui qui s'est échappée le jour où il est partit. Morte et enterré dans le même cercueil que son meilleur ami. Au lieu de se saouler comme un con tout seul dans le bar en bas de chez lui, il a préféré rentrer et se coucher. Tandis qu'il s'apprête à s'endormir, ça toque à la porte. Alors il déplace sa carcasse abimé jusqu'à la porte d'entrée et la voit, gamine fragile et souriante. Abimée. Comme lui en fait. « ‘lut » Putain, il aurait mieux fait de s'enticher d'une fille comme elle plutôt que de tomber amoureux de la seule nana qui lui était interdite. Parce qu'avec la jolie Aspen, c'est simple, sans prise de tête et en plus c'est bien. Elle tombe à pic. Besoin de réchauffer son corps. Besoin de se sentir vivant, juste un peu. Elle est carrément en vrac elle. Ça se voit. Dans son regard, il perçoit cette foutue tristesse. Une mélancolie qui fait un écho monstre avec la sienne. Deux solitudes malsaines qui se retrouvent pour donner un mélange un peu explosif. Il pousse la porte pour ouvrir en grand et la laisser entrer à l'intérieur. Il se frotte les yeux. Il est crevé. Logique vu qu'à chaque fois qu'il se pose pour dormir, il n'arrive à rien faire de mieux que fermer les yeux. Mais fermer les yeux sans être actif, c'est penser à lui. Alors il ne cumule pas plus de quelques heures par nuit, parsemés de réveils dissuasifs. « Tu devrais pas laisser ça trainer ici. » fit il en pointant le sachet dans son décolleté. Oui, parce qu'il ne se gêne pas pour fixer sa poitrine. Il la connait sous toutes les coutures en même temps. Ca fait un sacré bail qu'ils ont démarré ce petit jeu malsain ces deux là. Un jour, il lui arrivera une bricole du genre irréversible à la gamine trop insouciante pour écouter sa remarque. « Viens on va dans ma chambre. » fit il en la prenant par le bras pour la trainer sans trop lui laisser le choix. Il a pas envie de réveiller la maisonnée et se prendre des réflexions. Il a pas envie de les voir, tout simplement, ceux qu'il n'ose plus tellement regarder dans les yeux.

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You don't have to sell your body to the night
erwan & aspen.

t’as que vingt-deux ans et pourtant tu sembles porter toute la misère du monde sur les épaules. t’es abimée, cassée, brisée. par le temps, les mauvaises décisions. la peur. de tout. mais celle de foirer. encore. parce-que t’es bonne qu’à ça. tout foutre en l’air. si rapidement. tout ce qui te tient à coeur, tout ce qui te fait sourire. tu brises tout. corps fragile. yeux brillants. c’est une sorte d’appel à l’aide quand tu frappes à cette porte. besoin de tendresse. besoin de quelqu’un à tes côtés. et tu sais qu’il est autant foutu que toi. peut-être plus. tu sais pas trop à vrai dire. il te laisse rentrer. tes pieds nus qui glissent à l’intérieur de sa maison. il vit pas seul erwan, tu le sais. et il est crevé. tu le vois. les yeux explosé. par les remords, la culpabilité, la tristesse. c’est pas bon pour la santé d’être malheureux. nuit blanche à répétition. « tu devrais pas laisser ça trainer ici » tes yeux qui suivent son doigt. ton sachet. ta poudre. ta dépense du jour. ta dépendance quotidienne. tu l’attrapes. tu joues avec. un sourire malsain sur les lèvres. « ne me dis pas que ça te choque de le voir. dans moins de dix minutes, on le partagera. » ta voix provocatrice. la finalité est toujours la même quand vous vous retrouvez. pas de surprise. une habitude. une étrange habitude. facilité appréciable pour toi. « viens on va dans ma chambre » il t’attrape par le bras. ton corps fatigué qui se laisse faire. tu veux pas te battre. t’es venue toute seule comme une grande. tu sais ce qu’il t’attend. et tu le veux. tout ce qu’il a à t’offrir. porte fermée. vous êtes seuls. tu t’assois sur le rebord de son lit. le sachet posé fièrement sur sa table de nuit. tu laisses tomber tes talons par terre. tes yeux qui le détaillent. silence qui s’installe. vos pensées qui se percutent. ce bordel chaotique qui vous bouffe la vie. « j’me suis dit que tu aurais besoin d’aide pour dormir ce soir. » tu murmures. doucement. tu refuses de dire que c’est toi qui a besoin de lui. non. t’es là pour lui rendre service. rien de plus. tu veux te convaincre que t’as besoin de personne. enfin si, peut-être de ta poudre. et jax aussi. « t’as une tête de zombie, sanders. » tu grimaces en souriant. il le sait, t’en es sûre. mais bon c’est pas trop le genre à passer trois heures devant le miroir. pas depuis qu’il est arrivé ce putain de truc. tu sais pas quoi. tu sais juste qu’il est au bord du gouffre depuis.
© BLACK PUMPKIN

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i'm a mess,
you too,
so let's crawl together.

Il est content de la voir. Celle qui embaume un peu ces nuits agités. Celle qui parvient à lui faire oublier qu'il n'est qu'un foutu abruti égoïste. Un type sans morale qui a volé la meuf de son meilleur pote, qui l'a poussé à la mort. Pauvre con. Il s'insulte. Il se déteste. Pour oublier la foutu tragédie qu'est sa vie. Il est trop lâche pour tirer un trait sur sa vie en plus. Il la laisse entrer la blonde. Dans sa vie. Dans sa bulle. La seule qu'il arrive à regarder sans avoir envie de se tirer une balle. Probablement parce qu'elle ne sait rien. Elle ne le juge pas quand elle le regarde. Elle ne lui pose pas de questions non plus sur les raisons de ces tourments. En fait, elle se contente de battre la solitude avec lui. La repousser, juste un peu, le temps d'une étreinte délicieuse. De se foutre la gueule à l'envers. « ne me dis pas que ça te choque de le voir. dans moins de dix minutes, on le partagera. » Il secoue la tête et embarque la main de son invité pour la trainer jusque dans sa chambre. Ce lieu où sont enfouis trop de souvenirs mais qu'il n'arrive pas à véritablement quitter. Partir, ça voudrait dire abandonner. Les siens, les seuls qui ont jamais compté pour lui. Et ça putain, il se refuse à le faire. Comme si les choses allaient s'arranger entre eux. Comme si les autres pourraient pardonner à Erwan ce qu'il a fait. Jamais. Si ils savaient. Ils ne lui adresseraient plus la parole. Elle s'assoit sur le rebord du lit. Ils disent rien. Chacun de leurs côtés. C'est pas comme s'ils avaient vraiment besoin de parler pour comprendre qu'ils sont tous les deux abimés. A bout de souffle. « j’me suis dit que tu aurais besoin d’aide pour dormir ce soir. » fierté mal placé. Témérité oublié. Parce qu'Aspen n'admettra jamais qu'elle a besoin des autres pour survivre. Elle qui se revendique femme indépendante depuis si longtemps qu'elle en a perdu l'envie de s'ouvrir aux autres. Pas véritablement en tout cas. « t’as une tête de zombie, sanders. » il hausse les épaules. « tu t'es maté dans un miroir dernièrement ? » Lui qui en a marre qu'on lui dise qu'il a une sale gueule. Qu'on attende qu'il parle. Qu'il se confie. Qu'il pleurer aussi. Putain mais il a pas le droit de faire tout ça. Il ne mérite même pas l'attention que lui porte Aspen. « Tu parlais de partager. » fit il en indiquant le paquet. Partir. Ouvrir son regard sur un autre monde. Plus simple. Plus beau.

» wrap your wings around my body. (jax)
» (2014) friday night trouble bound ft. jam
» ( in the middle of the night when the wolves come out )
» (2016) liv / the night is still young
» (2016) skin of the night