(2013) jaspen; can you make it feel like home

Can you make it feel like home ?
jax & aspen.

ton pied qui tape contre le sol. ton stylo que tu fais tourner dans tes mains. ta tête contre la table. t’écoutes pas. tu t’en fous. ce prof est inintéressant. comme tous les autres. lycée de merde. ville de merde. t’en as marre d’être bloquée ici. tu veux partir. t’enfuir. retourner en vacances là où tu l’as rencontré. lui. bonheur éphémère. loin de tout ce bordel. mais non, t’es coincée ici. encore et toujours. le prof qui crie ton nom de famille. sans aucune raison. t’as rien fait. tu fais juste la morte. phoque échoué sur la plage. il prend un malin plaisir à te rappeler qu’il sait très bien comment tu t’appelles. en même temps tes cinq frères et soeurs sont passés avant. les gênes conley sont connus ici. pas en bien. jamais en bien. mauvaises herbes. gamins ratés, turbulents, inconscients. t’y as pas échappé. ton portable qui vibre. tu rouvres les yeux sans décoller ton oreille de la table. j’t’attends devant. message de jax. il est là. devant le lycée. tu souris bêtement. bouffée d’air frais. rayon de soleil dans ta journée de merde. tu renifles. mal à la tête. ta main qui tremble. t’es déjà en manque. impossible de lui montrer. non. tu gardes ça pour toi. cours à peine fini, t’es déjà dehors. la voix rauque de ton prof d’histoire qui t’appelle. fuck. le cours est fini. tu dégages. tu souris quand tu le vois. parmi la foule. le géant aux cheveux décolorés. il est là pour toi. t’avances rapidement. t’es à deux doigts de courir. mais tu veux pas que les autres vous regardent. c’est chiant. t’aimes pas. tes bras qui viennent autour de sa taille immédiatement. geste naturel. c’est jax. juste lui. tu te laisses le temps d’enivrer son parfum. parfum de mec. toujours le même depuis que tu le connais. puis tu relèves les yeux. il est grand jax. trop grand. c’est chiant. tu parais ridicule à côté. tes mains qui tremblent. tu les fous derrière ton dos. « j’te manquais ? » tu dis en souriant. puis ton ton plus sérieux. tu sais ce qu’il fout là. enfin tu t’en doutes. « toi, t’as des trucs à me raconter. pas vrai ? » des ragots. pleins de ragots. juste pour toi.

© BLACK PUMPKIN

ta main dans tes cheveux décoiffés. tu quittes l'université. ça te fais chier aujourd'hui. t'as pas envie d'aller en cours cette aprèm. non. tu traines avec ton mec. tu le préviens que d'ici quelques heures t'iras rejoindre aspen au lycée. t'es heureux en ce moment. regards complices et baisers échangés. tu te sens bien avec lui. l'après midi passe vite. trop vite. tu jettes un coup d'œil à l'heure. un dernier baiser sur ses lèvres et tu files. tu vas rejoindre ta meilleure amie. ta confidente. ton ex copine. tu ris un peu. souvenir pas comme les autres. nuit qui n'a pas terminée comme elle le devait. tant pis. ça vous a rapprochés au fond. tu lui envoies un message. tu l'attends devant l'entrée du lycée. foule d'adolescents qui en sort. tu repères rapidement la tignasse blonde de ta meilleure amie. tu la prends dans tes bras. tes lèvres sur son front. ça fait du bien de la voir. de la prendre dans tes bras quelques secondes. tu la laisses se détacher de toi. « j'te manquais ? » tu lèves les yeux au ciel. tu te mordilles doucement la lèvre. « toi, t'as des trucs à me raconter. pas vrai ? » tu ris un peu. tu peux rien lui cacher à aspen. non. rien. tu glisses ta main dans la sienne. c'est naturel. et toi tu t'en fiches du regard des autres. tu l'attires avec toi. le petit parc près du lycée. celui que vous squatter depuis toujours. une habitude. construction pour enfant, tu te glisses sous le plastiques. table minuscule et ridicule qui accueille vos discussion. tu t'allonges sur le sol, la tête appuyée contre le plastique. tu sors deux bières de ton sac. t'en tends une à aspen. « essaye de deviner. » tu souffles. parce que tu sais qu'elle n'attend qu'une chose : que tu craches le morceau. que tu lui dises pourquoi tu voulais la voir. pourquoi tu l'as menée au parc sans décrocher un mot du petit trajet. tu souris. comme un con. parce que t'es bien. ton téléphone qui vivre. tu te pinces les lèvres. tu réponds rapidement moi aussi à ton copain.

Can you make it feel like home ?
jax & aspen.

c’est plus pareil sans lui au lycée. t’as perdu ton repère. c’est peut-être ça le déclic. le début des emmerdes, de ta descente aux enfers. cet été magique que tu as passé loin de rockland. puis le retour à la réalité. une gifle sur la joue. non pire. tu t’es pris un arbre en pleine gueule. t’as retrouvé ton petit monde. les mêmes rues. les mêmes gens. mais c’était plus pareil. maintenant t’y allais toute seule au lycée. parce-que ce con qui te sert de meilleur ami a un an de plus que toi et qu’il a pas voulu redoubler pour toi. oui, tu lui as demandé avant l’été. et oui, il a refusé. le p’tit con. mais tu l’aimes quand même. parce-qu’il t’a pas oublié. parce-qu’il continue de se pointer après tes cours. pour t’emmener dans le parc. votre endroit. pour les ragots, les câlins et parfois quelques larmes. et tu chéries chacun de ces moments à ses côtés. loin de toutes tes pensées noires. loin de ta poudre. il sait pas encore, jax. tu lui as pas dit que tu avais commencé. jamais le bon moment. plus tard. quand il demandera. il dépose un baiser sur ton front. tu souris comme une idiote. il y a que lui qui fait ça. il y a que lui aussi qui fait trente centimètres de plus que toi… sa main qui se glisse dans la tienne. tu te laisses entrainer. et tant mieux si les autres vous voient. t’as rien caché. sûrement pas lui. il s’allonge. tu t'assois juste à côté. serrée contre lui. t’as besoin de le sentir. il te tend une bière. tu pouffes de rire. ça annonce beaucoup trop de potins s’il a besoin de te ramener une boisson. « essaye de deviner. » tu lèves les yeux. il est chiant. évidemment qu’il va pas te dire tout de suite la raison de sa venue. mais ça a l’air important. énorme même. il sourit. bêtement. tu le vois attraper son téléphone et répondre à un message. tu le sais. tu te doutes de ce qu’il va te raconter mais ce serait mal te connaitre que l’admettre tout de suite. alors tu joues. comme d’habitude. tu ouvres ta ta bière, tu avales une gorgée avant de le regarder dans les yeux. « t’as gagné au loto ? tu m’emmènes en vacances ? t’as découvert que t’étais le cousin de mariah carey ? » ton doigt sur ton menton. tu fais semblant de réfléchir. tu ris. puis tu le pinces au niveau des hanches. tu souffles. « tu pues le sexe, jax. raconte. » tu hausses les sourcils. le nez dans ta bière. tu veux absolument tout savoir. même les détails.

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tu t'imagines pas vivre sans aspen. c'est ta meilleure amie, ta confidente, tu la considères comme ta sœur, vous êtes inséparables. avec elle t'as connu les rires et les larmes. les joies et les déceptions. aspen tu sais qu'elle te jugera jamais, quoi que tu fasses, tu sais qu'elle sera toujours la pour toi, pour te soutenir. et toi, tu seras toujours la pour elle. parce que c'est comme ça. un lien. indescriptible. entre vous. c'est pour ça que tu préfères sécher et la rejoindre à la fin de ses cours. tu préfères passer du temps avec elle, après avoir passé une partie de ton après-midi avec ton copain. et dieu que tu l'aimes. tu tends une bière à aspen, vos deux corps dans cette structure de plastique. le parc près du lycée. le votre. votre endroit. lieu de toutes vos confessions. t'as un truc à lui dire. tu veux pas balancer tout de suite. non. tu portes la bière à tes lèvres, une gorgée avant que tu ne la poses sur le sol, près de toi. « t’as gagné au loto ? tu m’emmènes en vacances ? t’as découvert que t’étais le cousin de mariah carey ? » tu pouffes, tu ris un peu plus fort quand elle pince tes hanches. « tu pues le sexe, jax. raconte. » tu te mordilles la lèvre, un sourire à la con qui éclaire ton visage. « vas-y comment tu niques le suspeeeeens là. » tu souffles en buvant une nouvelle gorgée de ta bière. elle est pas drôle aspen quand elle s'y met. pas drôle du tout. « j'suis plus vierge. » tu souffles quand même. à peine. parce que t'as beaucoup trop envie de le dire, de te l'entendre dire. tu mordilles de nouveau ta lèvre, tu souris, tu passes une main dans tes cheveux. t'es plus un gosse. t'es plus un gamin. non. enfin. ça aurait pu s'passer y'a un an. avec aspen. mais non. t'préfères les hommes toi. t'as attendu. d'être posé. en couple. c'était naturel. et tellement bon. tes prunelles bleues qui pétillent posées sur aspen.

Can you make it feel like home ?
jax & aspen.

un sourire sur tes lèvres. si rare ces temps-ci. au lycée, tu es un zombie. une âme en peine. tu baisses les yeux. tu te laisses vivre. pas beaucoup d’amis à qui te confier. personne qui ne te comprend. t’es paumée, aspen. les idées noires qui prennent le dessus. la volonté de tout lâcher. t’es bonne à rien de toute façon. jamais tu n’iras à l’université. pas comme jax. t’es pas intelligente. t’es pas destinée à une grande carrière. t’es une conley. t’as le sang d’une délinquante, d’une moins que rien. alors t’attends l’année prochaine avec impatience. partir de la maison. enfin. ne plus être la seule gamine à vivre sous le même toit que les darons. tous tes frères et soeurs sont partis. t’es la seule idiote encore là-bas. cette maison que tu détestes plus que tout. tu seras enfin majeure. tu pourras partir. vivre ta vie. être grande. enfin. mais pour l’instant t’es bloquée. t’es encore une lycéenne. et tu regardes jax avec une pointe de jalousie. toutes les histoires qu’il te raconte qui te semblent si impressionnantes, si merveilleuses. alors tu vis peut-être par procuration. un peu. tu bois une gorgée de ta bière. tu tentes de deviner. même si tu sais exactement ce que son sourire veut dire. tu le sais trop bien. le petit con a sauté le pas. mais t’arrives pas à résister. tu veux qu’il te raconte. maintenant. « vas-y comment tu niques le suspeeeeens là. » il souffle. et tu ris. t’as raison. bien sûr que t’as raison. tu le connais par coeur. tu sais limite ce qu’il se passe dans sa tête. « j’suis plus vierge. » pas trop fort. comme un secret. un secret qu’il ne dit qu’à toi. juste à toi. ta main qui vient frapper son torse. « félicitations ! tu es un homme ! enfin ! » tu cries. tes bras levés en l’air. en forme de v. pas discrète la aspen quand elle est contente. « t’as réussi à bander cette fois ? » un sourire provocateur sur les lèvres. tu te fous de sa gueule. à un moment gênant. l’an dernier. lui et toi. à deux doigts de coucher ensemble. problème technique puis rien ne s’est passé. ton doigt qui s’enfonce dans sa hanche pour le faire chier. « raconte. il s’appelle comment ? il fait quoi dans la vie ? c’était bien ? quelle position ? où ? combien de fois ? » tu finis ta série de questions. tu reprends ta respiration. tes yeux qui pétillent d’excitation. la vie de jax. un vrai soap opéra. tu veux des pop corn pour entendre la suite.

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