(2013) nc 18. no love, no light, no end inside.

tu soupires, tu passes une main sur ton visage. « pas comme ça ! » tu t'énerves. tes fesses sur le sol, tes deux jambes tendues devant toi, ton dos contre le miroir derrière toi, une cigarette qui se consume entre tes doigts, le cendrier posé à côté de ta cuisse. le proprio de la salle va te tuer de fumer, il va râler qu'il arrivera pas à faire partir l'odeur pour le lendemain, tant pis, il te connaît, t'as dansé la depuis toujours, tu te permets, tu t'excuseras plus tard. tu te pinces doucement l'arête du nez. tu chopes ton téléphone pour arrêter la musique. tu relèves la tête vers nana, les lèvres pincées, les sourcils froncés. « t'as un balai dans l'cul ce soir ou quoi ? » ça fait déjà un an. que tu l'aides. que tu lui proposes de l'aider à danser, de s'améliorer. ton caractère reprend le dessus. t'es vulgaire. c'est comme ça. elle est habituée. tu te relèves, soupirant en sentant ton dos tirer désagréablement. tu t'étires rapidement, tu te diriges vers la jeune femme. non. la gamine. parfois t'as tendance à oublier qu'elle a que dix-sept ans la gosse. que t'as huit ans de plus. tu t'approches d'elle. en face. ton regard dans le sien. « faut que t'étires jusqu'au bout des doigts. sinon, c'est moche. » ta main qui chope la sienne, pour lui montrer le mouvement. celui que tu fais aussi. t'essayes. ton dos te fait mal, putain. ça tire. tu grimaces un peu. et quand tu veux lui montrer la suite de sa chorégraphie, t'arrives pas. tu glisses. tu tombes. elle aussi. tu l'embarques sans le vouloir. ton corps au-dessus du sien. tu jures. tu râles. t'aimerais tellement pouvoir danser à nouveau. tes genoux de part et d'autre de ses hanches pour pas écraser nana. t'es proche. trop proche d'elle. tu l'sais. c'est dangereux. mais tu manques jamais les frissons qui s'emparent d'elle quand tu la touches. et toi, tu fais comme si de rien n'était, mais la gamine, tu peux pas détacher ton regard de son corps. impossible. et tu sais pas pourquoi. tu sais pas pourquoi tu fais ça quand tes lèvres se retrouvent contre les siennes. putain.

t'arrives pas à comprendre comment une gamine peut avoir une telle emprise sur toi. comment du haut de ses dix-sept ans elle à réussit à t'empêcher de faire une connerie sans le savoir. tu souffles la fumée entre tes lèvres avant d'écraser ta cigarette dans le cendrier, mégot perdu dans la cendre. tu te lèves. tu lèves tes fesses qui étaient posées sur le sol. tu rejoins nana. tu veux lui montrer. ce que t'as en tête. pour la rendre belle. pour la sublimer. les pas dans ton esprit. pas sur le parquet. pas encore. tu voudrais lui montrer, comment faire, comment danser, les mouvements que tu peux plus faire, ton dos qui refuse, tu glisses, tu tombes, tu l'embarques avec toi sans même le faire exprès. tu jures. une insulte sur tes lèvres. parce que t'en peux plus de ça, de plus pouvoir danser, de pas réussir à le faire. tes yeux croisent celui de la gamine. tes lèvres contre les siennes. pulsion sauvage. au fond d'toi. le sang qui bat contre tes tempes. lèvres juvéniles de l'enfant qui répondent à ce baiser de trop. acte qui pourrait te valoir la prison, putain. même pas majeure qu'elle est. même pas dix-huit piges. enfant. « arrête.. » qu'elle souffle doucement. tu fermes les yeux, tes mains de part et d'autre de son visage, tes bras tendus, ton visage proche du sien. beaucoup trop proche. ce serait mentir que de dire que la gamine, elle te donne pas envie depuis plusieurs semaines. « ça te plait pas ? » un putain de sourire sur tes lèvres. arrogant. petit con. « j'suis sûr que ça fait des semaines que t'en as envie. » tu effleures sa joue du bout des doigts, seul contact entre vos deux corps pourtant terriblement proches. « t'es vraiment mignonne, à rougir à chaque fois que je rectifie ta position. c'est à cause de moi ? » arrête, rob. arrête les conneries. c'est une enfant. c'est pas une meuf de ton âge. c'est pas une nana qui fait plus attention à qui l'embrasse ou qui la touche. non. nana, elle est encore pure. innocente. sans doute. elle connaît pas trop, elle est en couple à ce qu'il paraît, l'mec doit avoir ton âge. ça t'fait rire ça.

t'as des responsabilités. vis-à-vis de la gamine. elle est mineure. t'es juste censé la conseiller, de loin, observer d'un oeil innocent. mais tu peux pas. t'es un mec. tu resteras toujours un mec. y'a des trucs que t'expliques pas. l'attirance. le regard que tu poses parfois sur son corps. le regard de trop. tes prunelles baladeuses quand elle danse dos à toi. t'es conscient que tu devrais pas. que t'as pas le droit de la regarder comme ça. t'as pas le droit de l'embrasser. de la chercher. de garder ton corps collé contre le sien. et pourtant. tu sais que t'as un espère de pouvoir sur elle. qu'elle ose pas dire quelque chose ou même bouger par moment. t'expliques pas. tu sais pas. aura que tu dégages sans doute, l'enfant qui se laisse piéger. « je. non. » qu'elle souffle. le sourire sur tes lèvres ne disparaît pas, au contraire. « j'rougis pas. tu t'fais des idées, rob. » ses mains sur ton torse. pour t'éloigner. tu te redresses à peine, ton torse se décollant de son corps. « laisse moi me relever. il faut que je réussisse ce mouvement. » tu lèves les yeux au ciel. excuse. pathétique. tes mains sur ses hanches, tu bascules d'un simple mouvement. ton dos contre le sol, la gamine sur ton ventre, tes doigts serrant doucement sa peau. « t'as l'temps de le bosser ton mouvement. » tu souffles. tes mains toujours sur ses hanches, sous son t-shirt cette fois. à même sa peau. et pourtant t'exerces aucune pression sur l'épiderme. t'lui laisse le choix. de se relever, de continuer à danser comme si de rien n'était.

tu joues de trop. tu vas te brûler. tu le sais. ça te retombera dessus s'il se passe quoi que ce soit, mais t'es comme ça. t'es un joueur. un charmeur. t'aimes ça. jouer. prendre des risques. trop de risques. le dernier que t'as pris t'as pas été bénéfique. rouler en étant défoncé. tu t'es planté royalement. et tu sais que tu risques de te planter une nouvelle fois, t'sais faire que ça de ta vie toute façon. te planter. faire de la merde. détruire. te détruire tout seul. pourquoi t'as commencé à fumer hein ? pourquoi ? pour foutre ta vie en l'air. la gamine sur tes hanches, tes mains contre sa peau. chaude. brûlante. le rouge sur ses joues. adorable. et tu l'observes. tu le regardes. c'est beaucoup trop plaisant de la voir comme ça, ses jambes de part et d'autre de tes hanches. son corps frêle au-dessus du tien. elle semble fragile. si fragile. « m'regarde pas comme ça. » le coin de tes lèvres légèrement relevé. « j'te regarde comment ? » tu lui demandes. innocemment. presque. t'es comme un papillon attiré par une flamme. tu fonces. et tu vas te cramer les ailes. tu vas tomber. ça va faire mal. sans doute. mais t'peux pas t'en empêcher. « j'aime regarder les belles choses. » tu rajoutes, le bout de tes doigts caressant doucement sa peau, effleurant à peine son épiderme. tu retiens un soupir, fermant les yeux, laissant ta tête retomber contre le sol. tu sais pas ou ça va te mener. ou ça va vous menez.

tu devrais arrêter. maintenant. il est encore temps. arrête. arrête tout de suite. avant que ça ne dérape. avant que tu fasses un truc que tu vas regrette. parce que tu le regretteras sans doute. à part t'attirer les foudres du mec de nana, tu gagneras pas grand chose. et t'es pas un briseur de couple. non. t'es p'être un enfoiré ou un bâtard - dans tous les sens du termes. mais t'es pas un briseur de couple. pas ça. elle te dit d'arrêter d'la regarder. et toi pour jouer, tu lui demandes comment tu la regardes. « comme si j'étais un bout de viande. » elle rit. mélodieux son. tout aussi mélodieux que ton prénom qui roule sur ses lèvres quand elle le prononce. elle est presque froide, la gamine et si tu la connaissais pas depuis quelque temps maintenant, tu l'aurais déjà envoyée chier. tu lui dis que t'aimes regarder les belles choses. c'est vrai. elle est belle, nana. elle sera une femme superbe, t'en es certain. et parfois, tu regrettes de plus être un ado, de plus pouvoir faire c'que tu veux. non. toi t'as bientôt trente ans, putain. « bien sûr, bien sûr. » elle rit de nouveau et tu rouvres les yeux quand elle se lève. tu arques un sourcil, te redressant, les coudes sur le sol un genou relevé. tu l'observes. rallumer la musique sur ton téléphone, danser, de nouveau. tu l'observes au travers le miroir de la salle, avant de te relever, tu l'observes, les bras croisés sur le torse. tu te pinces les lèvres. « fais gaffe à tes hanches. » tu assènes d'une voix plus froide. « parfois j'ai l'impression que tout c'que j'peux te dire, tu l'oublies d'un soir à l'autre, comme si tu l'faisais exprès. j'perds mon temps. » tu souffles. c'est faux. tu adores passer des heures dans la salle de danse. ça t'fais penser à autre chose. tu te rapproches de nouveau de nana. tes mains sur ses hanches pour accompagner son mouvement. « comme ça. » tu souffles en te penchant près de son oreille, laissant tes lèvres l'effleurer.

tu la cherches. tu veux la faire rougir. tu veux sentir son corps frissonner contre le tien, sous ton toucher. ça t'obsède. ça t'hypnotises. et ça devrait pas le faire. tu t'es jamais senti comme ça. parfois t'as l'impression d'avoir le contrôle face à nana, mais au fond, c'est elle qui exerce ce contrôle sur toi. elle qui t'empêches de te barrer parce qu'en t'en as marre, elle qui t'empêche de te foutre en l'air depuis un an. elle qui t'fout à genoux tellement facilement. tu te rapproches, tu touches ses hanches, tu accompagnes son mouvement. ton corps trop proche du sien, ton souffle qui s'échoue contre sa peau, tes lèvres qui effleurent son oreille. tu sens le frisson remonter le long de son corps. ses mains sur les tiennes alors qu'elle bouge doucement contre toi. bordel. tu la vois fermer les yeux dans le miroir. tu te pinces les lèvres, tu la laisses se retourner contre toi. tes mains de retour sur ses hanches instinctivement. et elle vient t'embrasser. tu y réponds. évidemment que tu y réponds. irresponsable. tu la pousses contre le miroir, pressant ton corps contre le sien. doucement. pour ne pas l'effrayer. enfant sauvage. tu écartes à peine ton visage du sien, embrassant le coin de ses lèvres. « tu peux pas résister hein ? » tu souffles doucement en glissant tes lèvres contre sa mâchoire, soufflant contre le lobe de son oreille. « moi non plus. » un souffle. un murmure. une confession.

c'est simple. c'est tellement simple, de se laisser aller, de s'abandonner aux lèvres de nana. et tu réponds à son baiser. tu fermes le yeux. t'essayes de pas penser aux conséquences. tu laisses ses lèvres bouger contre les tiennes, tu la laisses prendre le contrôle de ce baiser qu'elle a elle-même initiée. tu lui laisses ce privilège. de contrôler. et à partir de ce moment là, tu sais que ce sera pas juste un coup. que ce sera pas juste quelques coups de reins trop violents et des baisers écorchés. parce que tu ne laisses jamais personne contrôler un baiser. tu ne laisses jamais aucune femme avoir ce droit. non. c'est toi qui contrôles, c'est toi qui imposes tes lèvres contre celles de la première fille qui passe. pas l'inverse. c'est jamais l'inverse. tu presses ton corps contre le sien. tu sais qu'elle résiste pas. tu l'sens depuis le début. toi non plus tu résistes pas. misérable homme. tu souris en la voyant secouant la tête de gauche à droite. tu le sais. tu pouvais pas te tromper. un sourire sur ton visage, elle passe ses mains sous ton haut, dans ton dos. tu frisonnes à la sensation, quand ses doigts fin s'égarent contre ta peau. « c'est mal.. » tu la coupes en pressant tes lèvres contre les siennes, presque violemment. « ouai. » tu souffles alors qu'elle te rapproche un peu plus de son corps. ses doigts glissent contre ta peau. « ne touche pas le bas de mon dos. » tu dis d'une voix autoritaire. ne touche pas ces putains de cicatrices. tes mains qui lui retirent son haut. rapidement. tu embrasses son cou, tu mordilles, tu luttes contre l'envie d'laisser des marques. tu peux pas. tes mains sur ses fesses que tu presses doucement entre tes doigts, son bassin que tu rapproches du tien. son corps pressé contre toi.

tu veux pas qu'elle touche ton dos, enfin, une partie de ton dos. ses mains qui s'égarent sur ta peau. tu veux pas qu'elle sente les cicatrices sous ses doigts. tu veux pas qu'elle pose des questions. t'as pas envie. d'y répondre. expliquer. pourquoi. comment. putain de drogue. alors tu lui dis simplement. qu'elle touche pas. c'est comme ça. elle a pas le choix. ses mains migrant vers ta nuque. tu viens presser doucement tes fesses, tu viens lui retirer son haut. elle glisse sur le sol et t'entraînes dans sa chute. tes genoux de parts et d'autres de son bassin. tes fesses au niveau de ses cuisses. elle est déjà à moitié nue devant toi et elle est belle. tu te pinces les lèvres, elle mordille ton cou, elle va laisser des marques. évidemment. tu t'écartes à peine d'elle quand elle retire ton t-shirt. le bout de tissu que t'envoies valser d'un mouvement de la main. ses lèvres sur ta peau, une nouvelle fois. un soupir qui franchit les tiennes. plaisir. ses mains qui remontent lentement vers sa poitrine. « j'sais pas... j'sais pas comment on fait. » tu te recules un peu, les sourcils froncés, tu l'observes, tu cherches à comprendre. son regard dans le tien. « j'ai jamais fais ça. » putain. tu l'observes un moment. mais elle est sérieuse, la gamine. elle est vierge. merde. c'était pas prévu ça. merde, merde, merde ! tu peux t'en prendre qu'à toi-même. « t'es sérieuse ? » tu souffles. tu trouves rien d'autre à dire dans l'fond. « j'suis pas celui qu'il te faut pour ça. » tu rajoutes. tu peux pas. tu peux pas lui prendre ça. c'est pas à toi de le faire. c'est à son mec. toi t'es rien. t'es juste un misérable. toi tu t'amuses avec les filles, t'es pas fais pour être doux. délicat. tu prends pas soin des autres. t'es pas comme ça.

tu peux pas. être sa première fois. tu veux pas avoir cette responsabilité-là. tu veux pas la blesser. tu veux pas lui faire mal. tu te le pardonnerais pas. non. jamais. tu veux pas. tu veux pas lui faire mal. d'une quelconque manière. t'es pas celui qu'il faut. pas pour sa première fois. parce que t'as beau avoir bientôt trente ans, t'es encore un gosse, un gamin, immature. t'es pas fais pour ce genre de choses. t'es pas un exemple. sur aucun plans. « si. » ses mains dans ta nuque qui t'empêchent de partir, de t'échapper. t'es coincé. et pourtant, tu pourrais te déloger tellement facilement de son emprise, de ses gestes. ses lèvres contre ta peau, qui remontent le long de ta mâchoire. qui viennent mordiller le lobe de ton oreille. tu te mords la lèvre pour t'éviter de gémir, de lui donner raison. « je. c'toi que j'veux pour ça. j'le sais depuis des mois. » et tu voudrais répondre. t'échapper. lui dire non. lui dire d'aller voir son mec pour ça, si elle veut juste goûter aux plaisirs du sexe. tu peux pas. c'est pas ton rôle, merde. et pourtant. y'a sa main qui vient effleurer ton entre-jambe. tu fermes les yeux. et c'est sans doute ça qui t'empêches de la voir bouger. tu te retrouves sur le dos. elle sur tes hanches. à nouveau. « c'est pas pour rien, rob. c'est pas pour rien si je l'ai jamais fais, en fait. sûrement que je t'attendais. peut-être. j'en sais rien. mais, là. tout de suite. j'veux que ce soit toi. » tu soupires. tu gardes les yeux fermés. elle est pas droguée. elle est lucide. elle sait ce qu'elle dit. ce qu'elle fait. elle est consentante. tu rouvres les yeux, tu cherches son regard. t'inverses vos positions d'un coup de reins. son dos sur le sol. « tu vas voir comment c'est bon. » tu souffles contre sa peau.

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