THE LAST FIVE YEARS.
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 (2017) even in heaven | alou

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Adel Rivera
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MessageSujet: (2017) even in heaven | alou   (2017) even in heaven | alou EmptyDim 2 Avr - 20:07

une heure du matin. tu quittes à peine le resto. c'est qu't'as pris ton temps, pour la plonge. ça te f'ra du fric en plus, qu'tu t'es dit. mais au fond, c'est surtout qu'en rentrant tu voulais pas tomber sur lou. t’espérais qu'elle dormirais, à cette heure, qu'sa journée l'aurait crevée, entre les révisions et thaïs. tu s'rais même près à parier qu'elle s'est endormie avec thaïs dans les bras, sur le canapé. ou dans la chambre de la p'tite. ou dans votre chambre. et ça te fera une raison pour dormir sur le canapé. mais y'a c'truc au fond d'toi qui t'fais penser qu'ce s'ra pas l'cas. t'hésites même à rester plus longtemps encore hors d'votre p'tite baraque. d'trainer dehors, d'aller claquer ton fric dans un bar. mais y'a thaïs, à qui tu penses. thaïs et ses yeux aussi bruns que ceux de sa mère. thaïs et ses cheveux si fins et blonds. thaïs et son rire claire. alors ça t'en dissuade. tu t'dis qu'ça te passera. que lou mérite pas ça. qu'tu dois pas l'abandonner. tu t'dis qu'c'est l'flippe du mariage, deux ans après. qu'c'est la paternité qui t'pèse. qu'c'est la banalité qui t'effraie. tu t'dis qu'ça passera, ouais. alors tu rentres; tu traines les pieds; tu t'arrêtes pour r'garder la vue, la nuit, les étoiles. tu les comptes; tu t'perd; t'oublies l'monde. t'sais pas combien d'temps tu restes là, à t'imaginer c'te vie qu't'aurais d'l'autre côté du globe. ou p't'etre juste dans une autre ville. et pas c'troue d'touristes où t'es perdu d'puis ta naissance. tu sais pas combien d'temps, tu penses à c'que vous seriez d'venus, si y'avais pas eu thaïs. qu'vous vous seriez séparés, qu'tu t'serais barré, qu'tu l'aurais quittée pour aller vivre ailleurs. qu'elle t'aurais peut-être manqué, puis qu't'aurais tourné la page. tu t'dis pas qu'le livre aurait pas été finit. tu t'disais qu'si thaïs est arrivé, c'était bien pour quelque chose. qu'le destin l'avait prévu. alors tu rentres; t'fais tourner les clés dans la serrure; tu souffle d'soulagement quand tu vois qu'y'a pas de lumière. t'vas directement dans la p'tite cuisine qu'est la votre, tu t'sers une bière, tu t'fais un sandwich, t'essayes d'faire le moins d'bruit possible, puis tu sens son parfum, là. tu sens sa présence. dans la pièce, pourtant dans ton cœur, tu sens qu'elle s'éloigne. tu t'retourne pas, tu la r'garde pas, tu bouffes ton sandwich, tu pries pour qu'elle t'dise juste bonne nuit, et qu'elle aille s'coucher. t'entends son souffle, dans ta poitrine, ça bat fort. parce que t'as pas envie d'lui faire face, parce que t'as pas d'excuse, parce que tu sais pas quoi lui dire.
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MessageSujet: Re: (2017) even in heaven | alou   (2017) even in heaven | alou EmptyDim 2 Avr - 23:38


I fell in love the way you fall asleep:
slowly, and then all at once.
adel & lou.



fatiguée, crevée, épuisée. de tout. tout qui semble te tomber dessus. tout qui t’arrive en pleine face sans que tu arrives à gérer. tu te sens seule, démunie, impuissante. cette journée a été chaotique. probablement plus que les autres. pourtant t’as l’impression qu’elles se ressemblent toutes. ce même rythme. ces mêmes activités. cette vie si répétitive. et tu l’aimais ta vie. jusqu’à qui te la fasse détester. lui. adel. qui t’abandonne un peu plus chaque jour. qui te fait regretter d’avoir tant voulu cette routine. parce-que toi tu voulais la partager avec lui. tu as toujours rêvé de cette vie. mais avec lui. il était là le deal. mais depuis quelques mois, tu le perds. il glisse entre tes doigts. tu le sens. tu le sais. et ça t’effraie. tellement. parce-que tu sais pas comment le retenir. aucune idée. tu le vois partir mais tu as peur qu’un jour, il ne revienne pas. et ce qui fait le plus mal c’est de voir que votre fille le comprend. elle ressent l’absence de son père. alors tu redoubles d’amour, de caresses, de bisous. tu compenses. t’essayes de lui donner pour deux alors que t’es toute seule. front chaud, pleurs incessants. thaïs a été malade aujourd’hui. princesse inconsolable, capricieuse, grincheuse. parce-que quand elle a de la fièvre, elle veut se blottir contre son père. ça a toujours été comme ça. depuis sa naissance. vexée au début de ne pas être celle qu’elle voulait dans ces moments-là tu as fini par t’y habituer. parce-qu’adel était là. sans cesse. parce-qu’il était prêt à tout plaquer au resto pour venir t’aider à t’occuper d’elle. parce-que votre fille était sa priorité. mais plus maintenant. maintenant tu dois la gérer toi-même. tu dois arriver à ne pas être épuisée par son comportement, t’empêcher de tout envoyer en l’air. rester. accepter. souffler. pardonner. consoler. et peut-être que tu as été soulagé quand elle s’est endormie. ta main sur son ventre pour l’apaiser. sa veilleuse allumée. tu l’as regardé s’endormir. princesse reposée, exténuée. ses joues qui redevenaient plus pâles. la fièvre qui retombait. tu es restée près de deux heures auprès d’elle. parce-qu’elle est belle, calme et que tu l’aimes plus que tout au monde. même quand elle balance son assiette par terre en réclamant son père. même à ce moment-là. parce-que sa peine tu la ressens et tu peux rien y faire. t’es incapable de lui ramener son père à la maison. parce-que tes messages, il ne les voit pas. ou pire. il les ignore. alors, tu retournes dans votre chambre. vide, froide. tu te changes. débardeur et short en dentelle. et tu l’attends. désespérément. tu finis par t’endormir. oui tu en es quasiment sûre. les doigts qui lâchent ton livre. la tête penchée contre l’oreiller. lumière encore allumée. tu te réveilles en sursaut. adel. rentré. tu regardes l’heure. près de trois heures du matin. impossible qu’il soit rentré directement du boulot. pas aussi tardivement. tu te lèves. cuisine. tu t’appuies contre la porte. t’attends. n’importe quoi. qu’il parle, qu’il se retourne. quelque chose. mais rien. il est pas foutu de te faire face. et putain que ça t’agace. t’es crevée. il t’a manqué. et le sentiment n’est même pas réciproque. ton coeur qui se brise. poitrine serrée. alors tu pars sur un sujet qui finit toujours par vous réunir. même dans les temps durs. votre miracle à vous. « thaïs était malade aujourd’hui. je t’ai envoyé des messages mais tu ne m’as pas répondu. » ta voix sèche. tu n’as pas envie d’être gentille. pas après cette journée. cette solitude qui t’a bouffé. t’as pas signé pour être mère célibataire. « elle t’a réclamé et a été insupportable. » il va vite le comprendre. il sait qu’elle l’est quand elle a de la fièvre. enfin s’il s’en souvient encore. « tu comptes me regarder ou m’ignorer encore longtemps ? » un souffle. fatigue physique, mentale. t’es seule. complètement seule, lou. tu parles à un mur. et ça fait mal.
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MessageSujet: Re: (2017) even in heaven | alou   (2017) even in heaven | alou EmptyLun 3 Avr - 0:10

tu sais pas c'qu'il t'arrive, en c'moment. ou si, mais tu veux pas l'avouer. tu veux pas t'avouer qu't'es en train de délaisser ta femme. tu veux pas t'avouer qu't'es en train d'abandonner ta fille. tu veux pas t'avouer qu'tu fais ça pour une autre. pour une nana qu't'avais pas vu depuis quinze ans. une nana qui t'attire d'la même manière que lou t'avais attirée. une nana qu'attire ta curiosité, qu'attise ton désir. désir que t'as pourtant encore, pour lou, pour ton premier amour, pour cette blonde aux yeux si particuliers, pour ce bout de femme au sourire si addictif. son sourire, c'est c'qui te fait rester. ce sourire qu'tu vois tous les jours, tous les matins, tous les soirs, quand tu rentres, même tard. parce qu'elle cache son mal-être, ta lou. parce qu'elle le montre pas, ta lou. parce que pour thaïs, elle veut faire bonne figure, ta femme. ouais, c'est ta femme. pourtant, aujourd'hui, tu serais dans la rue avec elle, personne se dirait que vous êtes ensembles. et tu sais pas comment y remédier. tu sais même pas si tu veux y remédier. mais elle, elle continuerais à sourire. « thaïs était malade aujourd’hui. je t’ai envoyé des messages mais tu ne m’as pas répondu. » tu prends une bouchée d'ton sandwich, r'gardant par la fenêtre, la rue plongée dans l'noir, à cause de ces lampadaires pas entretenus. « elle t’a réclamé et a été insupportable. » tu fais pas gaffe à la voix sèche d'lou. tu fais pas gaffe à la couleur d'la colère, dans sa voix. alors tu l'écoutes d'une oreille, et ça sort par l'autre. tu veux pas culpabiliser d'avoir effacé ses messages sans même les lire; pourtant, c'est c'qui t'arrive. « tu comptes me regarder ou m’ignorer encore longtemps ? » la douleur dans sa voix, tu l'a r'ssent. la douleur dans sa vie, tu la cause. t'es l'unique responsable. de cette discussion à sens unique, ce soir. mais tu t'retournes toujours pas, parce que tu sais qu'le sourire de ta femme, ce soir, beh il a disparu. tu sais qu'le sourire de lou, ce soir, il laisse place à des yeux humides. tu sais qu'le sourire de lou, ce soir, il laisse place à c'dégoût profond qu'elle a d'toi, parce que t'es plus l'mari, ni l'père, de vos débuts. alors tu lui répond, après une grosse gorgée d'bière, qu't'as presque descendue en même pas cinq minutes. « elle a pas besoin de moi, elle t'a toi, tu t'occupe beaucoup mieux d'elle. j'suis sûr qu'elle va mieux. » tu fermes les yeux; t'as mal, mal de dire ça, mal d'laisser ton passé et ce qui doit être donc présent derrière toi, mal d'entendre la respiration, saccadée de lou, mal que la dernière fois que t'ai senti son parfum c'était parce que t'as dû passer près d'elle, pour aller au boulot, y'a trois jours. « j'suis désolé de pas t'avoir répondu, aujourd'hui. y'avait du monde. j'suis rester pour faire la plonge, ce soir. » dernière gorgée, tu finis la bouteille, tu la claque sur l'plan d'travaille, sans vraiment l'vouloir. pourtant t'es sec, dans tes gestes, dans tes paroles. mais c'est juste parce que tu trembles, et qu'tu veux pas l'montrer. c'est juste parce que dans ta voix, y'a cette nonchalance qui devrait pas être là. parce que t'es censé savoir c'que tu veux, pourtant tu sais rien, t'es minable. alors tu sors un paquet d'clopes, pendant qu'elle t'parle. pendant qu'elle t'fait des reproches. tu la regarde toujours pas, tu peux toujours pas. et t'allume la cigarette, avant d'ouvrir la f'nêtre.
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MessageSujet: Re: (2017) even in heaven | alou   (2017) even in heaven | alou EmptyLun 3 Avr - 14:04


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ça a toujours été vous deux. vous deux contre le reste du monde. depuis ce jour-là. quand vous avez passé plus de trois heures dans les jeux pour enfants. il était plus de minuit. tu avais que seize ans. tu savais que tes parents allaient t’engueuler mais tu t’en fichais parce-que tu étais avec lui. adel, celui dont tu étais amoureuse. et tu étais enfin le centre de son attention. juste toi. il te regardait, les yeux brillants. il souriait quand tu lui racontais combien tu étais maladroite. il se foutait de toi quand tu tentais de faire des blagues. des blagues pourries. tellement pourries que ça finissait par le faire rire. trois heures qui t’ont paru bien trop courtes. tu savais pas à ce moment-là si c’était un rendez-vous. un truc officiel. le genre qui te permettait de dire que c’était ton copain. t’étais naïve et t’y connaissais pas grand chose en relation amoureuse. mais quand il t’a embrassé, ton dos contre le toboggan, sa main sur ta joue, son corps qui surplombait le tien, tu as oublié toutes tes inquiétudes. il était l’amour de ta vie, t’en étais certaine. et tu savais dès ce moment-là que tu ne serais plus jamais seule. parce-que quoi qu’il arrive, tu pourrais toujours compter sur lui. pour te soutenir, t’aimer, te conseiller, te consoler. t’as rêvé éveillée, lou. t’y as cru. t’as voulu y croire. ça a été le cas pendant près de quatre ans. presque quatre ans. parce-que maintenant t’as beau être dans la même pièce que lui, tu te sens seule. cette solitude qui t’angoisse. ce sentiment qui te ronge. cette impuissance alors qu’il te tourne le dos. vous étiez deux contre le reste du monde. maintenant les règles ont changé. c’est lui contre toi. et toi t’as pas été prévenu. toi tu débarques sur le champ de bataille. t’as même pas envie de te battre. pas contre lui. parce-qu’il était censé être ton allié. pour toujours. ton alliance qui en est la preuve. ta voix sèche. tu t’empêches de laisser tes émotions te submerger. t’essayes de faire bonne figure. tu veux juste le faire réagir. tirer quelque chose. un mot, un reproche, une vérité. t’en as marre de ce malaise constant. ce sentiment d’être une étrangère face à ton propre mari. parce-que tu lui parles mais il répond pas. il continue de manger, de boire. il se retourne pas. tu sais même pas s’il t’écoute. s’il sent que t’es désespérée. ta main dans tes cheveux. il réagit pas. ça te rend folle. « elle a pas besoin de moi, elle t’a toi, tu t’occupes beaucoup mieux d’elle. j’suis sûr qu’elle va mieux. » tu comprends pas. tu sais pas où est passé ton mari. celui qui consolait votre fille dès qu’elle pleurait. celui qui profitait des câlins à trois le dimanche matin dans le lit. c’est pas lui. c’est pas lui que tu as devant toi. ton mari ne dirait jamais que votre fille n’a pas besoin de lui. parce-que l’homme que t’aimes est encore plus amoureux de votre fille que de toi. « j’suis désolé de pas t’avoir répondu, aujourd’hui y’avait du monde. j’suis resté pour faire la plonge, ce soir. » le bruit de sa bouteille de bière contre le plan de travail qui te fait sursauter. qui te fait aussi réaliser que tu es bien éveillée. que tout ceci n’est pas un cauchemar. qu’il ait bien en train de te dire ça. tes bras croisés contre ta poitrine. « elle a pas besoin de toi ? tu viens vraiment de dire ça ? elle a quatre ans Adel ! bien sûr qu’elle a besoin de son père ! elle t’a réclamé toute la journée. » la relation entre thaïs et adel a toujours été indescriptible. et il est en train de tout foutre en l’air. « tu m’as toujours dit que tu ne voulais pas qu’elle grandisse comme toi. sans père. » tu réponds, froide. parce-qu’il devient lâche. parce-qu’il est en train de disparaitre du portrait de famille et c’est même pas toi qui le met dehors. il prend la porte tout seul. comme un grand. « et j’m’en fous de tes excuses. tu as probablement effacé mes messages, me prends pas pour une conne adel. t’aurais pu rester dormir là-bas. t’es pas le bienvenu ici. » ça te fait aussi mal de le dire. parce-que tu t’en veux de ne pas avoir envie d’enfouir ton visage contre son torse. tu t’en veux de lui en vouloir. pourtant tu as le droit. c’est lui qui est en tort. pas toi. tu le vois sortir un paquet de clopes. « va fumer dehors, tu sais très bien que je veux pas que tu fumes à l’intérieur. » une règle qu’il semble vite avoir oublié. et toutes les autres ? comment tu peux savoir s’il ne les a pas enfreint aussi ?
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MessageSujet: Re: (2017) even in heaven | alou   (2017) even in heaven | alou EmptyMar 4 Avr - 0:54

t'as pas idée de c'que tu lui fais comme mal. t'as pas idée de c'que tu lui fait comme peine. c'que tu sais, c'est que votre mariage, tu l'détruit. tu l'réduis à néant. t'en fais de la poussière; mais pas d'la poussière d'étoile, avec laquelle vous vous seriez envolés, loin d'cette ville qui t'fait prisonnier. nan, d'la poussière, comme on en voit dans les greniers; c'te substance qui recouvre votre mariage, et qui s'accroche à vous, qui veut pas vous lâcher. mais l'soucis avec c'te poussière, c'est que même en nettoyant vous aurez du mal à vous en sortir. elle s'ra toujours là, un peu sur vous. sur vos cœurs, sur vos corps. tu te souviens d'ces moments, où tout allait bien. où tu lui a proposé d't'épouser. où tu lui a offert la bague, qu'elle porte encore, qu'elle laisse jamais, à son annulaire. tu t'souviens de son sourire, éclatant, de son rire, nerveux, quand elle y croyait pas, quand elle se demandait si tu lui f'sais pas une blague, ç'aurait bien été ton style, qu'elle avait dit. mais toi, à ce moment, t'étais tellement amoureux. tellement fou d'elle qu't'aurais pas pu lui faire une blague, en lui demandant d'être ta femme. parce que c'était un pas en plus dans votre vie de famille qu'avait déjà commencé, parce que c'était une preuve de ton amour pour elle. t'as ta main droite posée sur le plan d'travail et tes yeux s'posent sur ton alliance à toi. c't'anneau, assez épais. c't'anneau qu't'enlèves, quand tu fais la plonge, encore aujourd'hui. parce que tu supporterais pas d'le perdre, d'l'abîmer. parce que c't'anneau, il signifie un truc, tellement fort, pour toi. tu contredis tes faits, tu contredis tes gestes, juste pour c't'anneau. « elle a pas besoin de toi ? tu viens vraiment de dire ça ? elle a quatre ans Adel ! bien sûr qu’elle a besoin de son père ! elle t’a réclamé toute la journée. » tu t'mords la langue, tu t'retiens d'dire que toi t'as pas besoin d'elle, pourtant évidemment que t'en a besoin, de thaïs, parce que thaïs c'est la femme de ta vie, peut-être même avant lou. parce que t'es sûr que thaïs, tu l'auras toujours près d'toi. pourtant en ce moment, tu la laisse trop pour te dire qu'elle t'en voudra pas. qu'y'aura pas une rancune, en grandissant. « tu m’as toujours dit que tu ne voulais pas qu’elle grandisse comme toi. sans père. » ton sang il fait qu'un tour. l'évocation d'ton père, d'ton enfance. elle sait qu'c'est sensible, alors elle t'en parle. elle sait qu'ça te fera réagir, alors elle en rajoute. c'est là que tu commences à chercher tes clopes, qu'tu commence à sortir ton briquet. « et j’m’en fous de tes excuses. tu as probablement effacé mes messages, me prends pas pour une conne adel. t’aurais pu rester dormir là-bas. t’es pas le bienvenu ici. » tu t'prend en coup. couteau en plein coeur. couteau qui tourne et tourne dans la plaie, qui s'ouvre de plus en plus. alors là, la clope, tu l'allumes. tu parles toujours pas. tu t'retournes toujours pas. « va fumer dehors, tu sais très bien que je veux pas que tu fumes à l’intérieur. » tu souffles, la colère commence à monter. la douleur qui s'cache derrière, comme un gosse avec son grand frère. pourtant jamais tu lèverais la main sur lou. c'que tu pourrais lever, c'est la voix. mais thaïs, elle pourrait se réveiller. et entendre ses cris, ça t'décomposerait. « j'ouvre la f'nêtre, ça suffit bien. » nan, ça suffit pas, non. parce que c'est juste une règle, qu'vous aviez mis en place avec lou. t'avais toujours été d'accord, t'avais jamais voulu imposer c'te fumée toxique aux poumons d'ta reine et d'ta princesse. mais aller dehors, ce serait croiser le regard plein de reproches de lou. pourtant y'a c'te colère qui monte. qui monte et qui brûle. qui monte et qui éclate. « nan, tu sais quoi, j'la laisse là, j'vais faire mes affaires, et j'me casse. » tu trouves le courage, on n'sais où, d'lui faire face. tu trouves l'courage, on n'sais où, d'la fixer. t'avances vers elles, tu la frôle, ton épaule tape contre l'murs en un bruit sourd. et tu vas vers la chambre, vers votre chambre. mais y'a celle de thaïs, qu'est ouverte. y'a celle de thaïs, avec la veilleuse allumée. mais y'a pas de thaïs qui t'fixe, avec d'grands yeux humides. pourtant t'arrives pas à avancer. tu t'dis qu'en marchant, tu pourrais la réveiller. tu t'dis qu'en f'sant tes valises, elle pourrait r'sentir ton départ, au fond d'ses tripes. c'même sentiment que quand t'es parent, et qu'tu sais au fond d'toi qu'ton gosse va pas bien. ce sentiment qu't'as eu, toute la journée, parce que tu savais qu'il y avait quelque chose qui allait pas, avec thaïs. alors tu t'avances, dans l'couloir, et tu fermes la porte. doux. délicat. calme. y'a pas d'bruit. y'a pas d'grincement. y'a pas l'clac de la poignée. et y'a c'soulagement, d'te dire qu'au moins, elle vous entendra pas. « tu penses qu'c'est mieux, si j'pars ? » tu d'mandes à lou, d'un murmure. tu r'gardes le sol, tu sers les poings.
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MessageSujet: Re: (2017) even in heaven | alou   (2017) even in heaven | alou EmptyMar 4 Avr - 16:51


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t’es pas sûre d’y arriver toute seule. t’es pas assez forte. tu l’as jamais été. parce-que tu es douce, lou. tu es naïve aussi. tu n’as pas la force d’Adel. son caractère de feu qui lui permet de se défendre, de vous défendre. de vous protéger. tu as besoin de lui pour avancer. ça a toujours été le cas. tu cherches sans cesse son approbation. tu t’assures qu’il te soutient, qu’il est d’accord. t’as pas vraiment confiance en toi. mais il en assez pour vous deux. sauf que depuis quelques temps, il n’est plus là. et tu te sens tellement faible sans lui. tu dois faire face aux choses seule et tu en es incapable parce-que depuis que tu as seize ans, tu dépends de lui. amoureusement. dangereusement. tes parents t’ont prévenu. ils te l’ont dit que tu devais d’abord te découvrir toi avant de découvrir un garçon. t’as levé les yeux. tu les as ignoré. et bon, si en chemin tu avais pu croiser un autre qu’Adel, ils auraient été plus que ravis, papa et maman. mais t’as fait les choses trop vite. t’as plongé dedans. ton amour pour lui a pris le dessus. et peut-être que c’est trop tard maintenant. tu sais pas trop. et t’as pas envie de baisser les bras. parce-que tu refuses de le perdre. même s’il fait le con. même s’il change. parce-qu’adel est tout ce que tu as, tout ce que tu connais. parce-qu’il est le père de ta fille, ton mari. alors tu lui réponds. un peu agressivement. toi la douce lou qui se bat contre lui. et peut-être pour lui aussi. tu essayes de le faire réagir. tes mots qui percutent un mur. son dos. juste son dos. c’est si frustrant. qu’il ne te regarde pas. tu évoques son père. mais rien. toujours rien. pourtant tu pensais qu’il se serait retourné et qu’il t’aurait répondu. parce-que c’est un sujet sensible. qu’il n’aime pas en parler et que c’est injuste de ta part de lui balancer ça en pleine face. tu le vois allumer une cigarette. dans la cuisine. « j’ouvre la f’nêtre, ça suffit bien » qu’il est buté. qu’il est con aussi. oui là tout de suite il est con. tu veux pas qu’il ouvre la fenêtre. tu veux pas qu’il fume dans l’appartement. c’est pas nouveau. ça a pas changé depuis quatre ans. depuis que thaïs est arrivée. vous avez décidé -ensemble- qu’il s’intoxiquerait tout seul les poumons dehors. mais bon il semble que vous ne soyez définitivement plus sa priorité. c’est maintenant officiel. « nan, tu sais quoi, j’la laisse là, j’vais faire mes affaires, et j’me casse. » sa voix. il est en colère. tu viens de le pousser à bout. ton coeur qui se brise dans ta poitrine. tu l’entends. tu le ressens. ses mots. ceux que tu avais toujours redouté. le voir partir. le voir vous abandonner. il se retourne enfin. il te fixe. mais toi, tu le vois pas bien. parce-que tes yeux noisettes sont perlés de larmes. tu es à deux doigts de pleurer. mais tu refuses de le faire devant lui. tu veux pas qu’il voit le mal qu’il te fait. parce-que la douleur que tu ressentiras quand il ne cherchera pas à te consoler fera encore plus mal. son corps qui te frôle. une larme qui coule le long de ta joue. ta main qui vient vite l’essuyer. sois forte, lou. trouve la force. pour thaïs. tu te retournes pas. tu ne veux pas assister à ça. lui. en train de vider vos étagères, de te quitter. vous quitter. tu veux pas. tes épaules frêles pas prêtes à supporter ça. pas destinées à le faire. ton alliance qui te brûle le doigt. tu entends une porte qui se ferme dans ton dos. soulagement. ce n’est pas celle de l’entrée. il est toujours là. encore. pour quelques minutes probablement. tu sens sa présence. son odeur. si particulière. le restaurant, son parfum, la transpiration. cette odeur si unique pour toi. « tu penses qu’c’est mieux, si j’pars ? » un murmure. dans ton dos. tu te retournes doucement. toujours adossée à l’encadrement de la porte. t’as pas beaucoup bougé. il ne te regarde pas. il serre les poings. il semble en plein dilemme. et ça te déchire le coeur. un peu plus. parce-qu’il veut vraiment partir. « si tu pars ça ne fera qu’empirer les choses. » tu souffles. timidement. parce-que tu lui laisses une porte de sortie. s’il s’en va c’est qu’il veut rien arranger. et tu as peur qu'il disparaisse juste devant toi. « qu’est-ce que j’ai fait de mal adel ? dis-moi. j’comprends pas. » ta voix tremblante. les larmes le long de tes joues. tu es perdue. « tu veux plus de nous ? tu ne nous aimes plus ? » tu t’empêches de juste parler de toi. parce-que tu es presque sûre que thaïs n’est pas le problème. c’est toi. et tu sais pas ce que tu as fait. « si tu ne veux plus de moi, très bien. je dormirai sur le canapé, je ferai ce que tu veux mais ta fille a besoin de toi. tu n’as pas le droit de l’abandonner. » un souffle. une boule au ventre.
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MessageSujet: Re: (2017) even in heaven | alou   (2017) even in heaven | alou EmptyMer 5 Avr - 10:48

tu t'es toujours dis que lou, tu la quitterais jamais. et toujours plus, quand thaïs est née. tu t'es toujours dis que, c'était les deux femmes de ta vie. et que peut-être, il y en aurait une troisième, ou une quatrième si vous décidiez de continuer à fonder votre famille. tu t'es toujours dis que lou, elle méritait tout le bonheur du monde. mais qu'elle le méritait qu'avec toi. parce que t'étais jaloux, qu'un autre la regarde. t'étais jaloux, qu'ses sourires soient pas qu'à toi. t'étais possessif. et tu sais pas si tu l'es encore. parce que ça fait longtemps, que vous êtes pas sortis, tous les deux. que vous vous êtes pas retrouvés, main dans la main, comme un jeune couple; pourtant, lou, elle a pas changé. mieux, elle a fait que devenir chaque jours de plus en plus belle. comme si la maternité, malgré tout avait rendu son corps encore plus beau. parce qu'elle a toujours un corps de rêve, ta lou. tu le sais, tu le vois, rien que dans la tenue qu'elle a, ce soir. tu vois ses longues jambes, fines, élancées. tu vois son ventre plat sous son débardeur. tu vois ses formes. alors tu te doute bien, que les regards restent les mêmes quand elle est seule. tu te dis bien qu'à la fac, y'en a qui la regardent. tu te dis même que, vu comment tu la délaisse, ça t'étonnerais pas qu'elle t'oublie, dans les bras d'un autre. mais tu sais que c'est pas lou, ça. tu sais qu'elle est amoureuse, sinon elle t'aurais dis de partir, depuis bien longtemps. sinon elle s'en ficherais, d'à quelle heure tu rentres, tous les soirs. mais l'truc, c'est que même si elle faisait pas tout ça, tu sais pas comment tu réagirais, si elle était dans les bras d'un autre. t'as atteint l'sommet de l'échelle, en peu d'temps. t'a atteint c'que tu voulais pas vraiment, mais tu l'a atteint. et maintenant tu veux c'que t'as pas. maintenant tu veux c'qu'il te résiste. maintenant tu veux plus de la facilité.  « si tu pars ça ne fera qu’empirer les choses. » les choses qui sont déjà compliquées. les choses qui sont déjà insoutenables. les choses qui la font déjà souffrir. c'est pour pas la faire souffrir, que tu t'étais toujours dis que tu la laisserais jamais. c'est pour pas la faire souffrir que tu t'es marié avec elle. pourtant, même malgré cette promesse que tu t'étais fait, même malgré votre mariage, tu le fais, encore, toujours. et tu fais même souffrir thaïs. « qu’est-ce que j’ai fait de mal adel ? dis-moi. j’comprends pas. » tu te retournes. tu la regardes. tu vois la larme qui coule sur sa joue, malgré l'obscurité du couloir. tu vois la larme qui se fraye un chemin, lentement, sur la joue lisse de ta femme. tu t'oblige à l'appeler comme ça. t'as l'impression que ça te fera réagir, que ça te fera y réfléchir à deux fois, à chaque fois. mais si ce soir ça fonctionne pas, les autres fois non plus. « tu veux plus de nous ? tu ne nous aimes plus ? » tu regardes le sol, tu regardes vos pieds. tu secoue la tête, de gauche à droite, vivement, presque invisible. parce que tu forces pas le geste, c'est juste un réflexe, une réponse mentale à ses questions. « c'est pas vous... » nan, c'est pas elles. c'est toi. rien que toi. t'es le seul responsable, adel. p'tit con sorti des quartiers paumés d'la ville. p'tit con qui vivais l'moment, qui pensait au futur par rapport à ce moment. qui s'est jamais dit que tout allait trop vite. qui s'est jamais dit qu'il s'foutait sur la même pente qu'sa mère, à son âge. c'est juste que t'arrives pas à l'dire. et lou, elle le prend pour elle. « si tu ne veux plus de moi, très bien. je dormirai sur le canapé, je ferai ce que tu veux mais ta fille a besoin de toi. tu n’as pas le droit de l’abandonner. » tu relèves la tête, tu la vois qui te fixe, d'ses grands yeux noisettes, tu la vois qu'est inquiète, qu'attend ta réponse, tu la vois anxieuse, comme tout le monde le serait, après une telle discussion, après de telles paroles. un pas, deux, peut-être, vers elle. « t'es pas le problème, lou. thaïs ne l'est pas non plus. c'est juste que... tout est arrivé trop vite. t'as pas l'impression qu'on était trop jeune ? » ta voix est basse, ta voix est grave. tu sais pas si c'que tu dis, ça va aider à tout changer, tu sais pas si c'que tu dis, ça va t'aider toi-même, à revenir en arrière, tu sais pas si c'que tu dis, ça va t'empêcher d'essayer d'avancer seul. « j'veux dire, thaïs, je l'aime. je... » t'avales ta salive, les mots ils s'bloquent dans ta gorge. t'as cette pression, autours des poumon, autours du coeur, dans ta cage thoraxique « je t'aime, toi aussi. » ouais, lou tu l'aimes, comme ta première relation, comme la mère de ta fille, mais tu l'aimes plus comme au premier jour, il te manque l'adrénaline de votre adolescence, cet amour qui naissait à peine. « c'est juste en ce moment... il manque un truc. » tu saurais pas dire quoi.
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