THE LAST FIVE YEARS.
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 (2016) Making cake and friends ; ft. moïra

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Lexie Preston
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MessageSujet: (2016) Making cake and friends ; ft. moïra   (2016) Making cake and friends ; ft. moïra EmptyVen 19 Mai - 12:30

Lexie était on ne peut plus enthousiaste. La période de rentrée scolaire, toujours synonyme d'énormément de travail, s'achevait enfin. La jeune femme avait à peu près planifié toutes ses interventions dans les lycées environnants, ainsi que ses conférences à l'université du Maine. Ses échanges avec les établissements scolaires de l'état se déroulait de mieux en mieux, les gens lui faisaient plus confiance et elle avait trouvé un petit rythme de croisière. D'autant que cette année, elle ne filmait pas de documentaire ambitieux sur l'état de l'éducation sexuelle aux Etats-Unis, ce qui lui faisait tout de même gagner énormément de temps et économiser beaucoup d'énergie. La jeune femme n'en était pas moins sur les rotules, revenue d'une convention Youtube à New-York à peine deux jours plus tôt. C'était le genre d'événement qui la drainait complètement, debout à 7h pour préparer les panels et couchée à 3h30 après les meet and greet, la soirée officielle et l'after-party. Mais après une bonne grasse matinée, Lexie était d'aplomb pour reprendre son mode de vie dynamique et son trop-plein d'activités.

La grande rousse marchait donc le long de Main Street, un grand sourire aux lèvres. Elle remonta la fermeture de sa parka, lançant un regard suspicieux au ciel gris. Il allait pleuvoir, c'était certain, c'était une londonienne qui l'affirmait. Baby Preston pressa donc le pas et arriva finalement à la hauteur d'une petite pâtisserie, à la devanture charmante. Elle s'y était déjà rendue quelques fois, un peu trop excitée à l'idée de pouvoir acheter de bons ingrédients bios pour ses célèbres muffins. Mais aujourd'hui était un jour particulier et sa grande soeur lui avait fait remarqué qu'elle était particulièrement agitée ce matin. Aujourd'hui, il y avait un atelier pâtisserie. Avec une vraie cheffe. Peut-être apprendrait-elle enfin à faire les macarons, peut-être parviendrait-elle à cuire un fondant juste comme il faut. Tant de possibilités, tant d'excitation. Elle franchit donc la porte avec aplomb et lança un tonitruant « Bonjour ! »

Une jeune femme brune, qu'elle reconnut comme la patronne, se tenait derrière le comptoir et l'anglaise s'avança donc, pour lui tendre une main avenante. « Lexie Preston, enchantée. J'ai téléphoné pour m'inscrire à votre atelier. J'ai vraiment hâte, je suis même arrivée à l'heure, c'est vous dire si je suis motivée! » La pauvre demoiselle ne comprendrait sans doute pas l'exploit que cela représentait, puisque la ponctualité est souvent considérée comme une politesse élémentaire. Mais pour la jeune anglaise, s'était allée à l'encontre de sa nature profonde. Sans se défaire de son grand sourire, elle scanna la boutique, encore déserte, du regard. C'était vraiment très mignon. « J'adore vraiment votre magasin hein, il est absolument ravissant! On attend encore beaucoup de monde? » Tout en parlant, elle se défit de sa veste et tapota légèrement des pieds, les talons de ses bottes claquant sur le sol immaculé. Telle un cheval de course dans son box, la longiligne rouquine s'impatientait. Il était vraiment temps que les autres arrivent et qu'ils puissent mettre les mains dans la farine.


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Moïra Boehler
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MessageSujet: Re: (2016) Making cake and friends ; ft. moïra   (2016) Making cake and friends ; ft. moïra EmptyMer 24 Mai - 21:28

Moïra était debout derrière son comptoir et fixait la porte d’entrée de sa pâtisserie, le regard vide. Elle attendait des gens qui ne viendraient jamais. Du moins, une personne de sûre serait là, et c’était bien la seule inscrite. Il n’en avait pas fallu plus à la brune pour se mettre à broyer du noir. Sa pâtisserie était ouverte depuis quelques semaines à peine, et elle avait directement eu un énorme succès. Elle était rafraîchissante, avec ses pâtisseries bio, certaines vegan et sans gluten, les produits qu’elles proposaient à la vente pour faire soi-même ses pâtisseries… La jeunesse de Moïra changeait aussi, faisait la différence avec la boulangerie-pâtisserie installée à Rockland depuis des décennies. Elle espérait que ce succès ne serait pas dû seulement à la nouveauté, et qu’il perdurerait dans le temps ; mais c’était bien parti pour. Elle revoyait déjà les mêmes têtes, d’une semaine sur l’autre. Ça l’avait beaucoup boostée, Moïra, parce que tout roulait, tout se passait superbement. De l’argent rentrait dans la caisse, ses pâtisseries se vendaient, des sourires s’affichaient sur le visage de ses clients, et tout ça lui donnait du baume au cœur. Malheureusement, il lui suffisait d’un rien pour replonger : le dernier millefeuille qu’elle faisait tomber par terre au moment de le mettre dans une boîte pour un client, par exemple. Ou bien une boutique vide de monde… et un atelier avec seulement une personne d’inscrite, comme c’était le cas en cette fin de matinée. Avec le succès qu’elle avait, elle s’était dit que cette idée d’atelier fonctionnerait à merveille, mais c’était tout le contraire. Une autre personne avait appelé, en milieu de semaine, mais elle avait annulé pour cause de rendez-vous chez le dentiste. Voilà à quoi elle était réduite : elle ne faisait même pas le poids face à un rendez-vous médical pénible, où on critiquerait la patiente d’avoir trop abusée de pâtisserie, justement.

Comme dans tous ses moments de rechute, Moïra se remit à penser à tout ce qui la faisait souffrir. Elle repensait aux trois dernières années, revoyait son ventre rond, Thad immensément heureux, puis son ventre plat bien trop tôt, et la violence des mots de Thad, et tous ces mois horribles, et puis tous les mois de solitude qui avaient suivi ensuite, après la rupture. Il n’y avait pourtant aucune raison pour qu’elle repense à tout ça là, à onze heures du matin, parce que son atelier n’avait pas fait mouche. Et pourtant, elle ne pouvait s’empêcher de tout ruminer, comme elle le faisait depuis deux ans maintenant. Elle y pensait de moins en moins avec le temps, et moins encore depuis l’ouverture de sa boutique, mais ses démons étaient toujours tapis dans un coin. C’est donc un regard complètement vide qu’elle arborait quand retentit un joyeux Bonjour. Aussitôt, Moïra releva le regard et son sourire s’étira. Elle n’avait pas vraiment le cœur à sourire, en réalité, mais elle était quand même réellement contente que quelqu’un participe et elle voulait faire bonne impression. « Bonjour ! » Lança à son tour Moïra d’un ton qui se voulait enjoué. Elle tendit ensuite sa main et serra celle de la jeune femme. « Enchantée de même. Moïra Boehler. » Elle hocha la tête, son sourire s’agrandissant davantage parce que cette rousse semblait réellement motivée, et cela touchait la pâtissière. Il n’y avait peut-être qu’une personne, mais ce n’était pas n’importe laquelle. « Je me souviens, oui. » Dit-elle alors, comme si elle avait eu une foule d’appels et que, parmi tous, Moïra s’était particulièrement rappelée de cette voix-là, de ce nom-là. « Je suis vraiment contente qu’il vous plaise. » Elle était toujours sincèrement contente quand on lui faisait des compliments sur sa boutique, bien plus que lorsqu’on lui faisait des compliments sur son physique ou son style vestimentaire : la boutique, c’était l’accomplissement d’un projet, d’une passion, et elle redoublait de fierté quand elle voyait que ses efforts payaient. Son état d’euphorie retomba néanmoins bien vite, avec la question de Lexie. C’était souvent comme ça, avec Moïra. Ascenseur émotionnel. Elle ne laissa pourtant rien paraître, si ce n’est un léger affaissement de ses lèvres. Elle haussa les épaules, hésita à faire durer le suspense, dire qu’il y aurait sûrement d’autres gens, oui… avant de finalement opter pour l’honnêteté directement. Ce n’en serait que plus gênant d’attendre en silence, alors qu’elle savait pertinemment que personne ne viendrait. « Pas beaucoup de monde non. Ça serait juste vous et moi. » Elle pinça les lèvres, puis fit un geste de la main. « Si vous voulez bien me suivre… » Elle emmena la jeune femme un peu plus loin, à l’endroit où se trouvait d’ordinaire plusieurs tables pour déguster les pâtisseries sur place. Pour l’occasion, Moïra en avait écarté la plupart sur les côtés et en avait assemblé quatre au milieu, qu’elle avait recouvertes de film plastique épais. Tous les ustensiles et les ingrédients étaient déjà au centre, hormis les produits frais qu’elle avait rangés dans un frigo à proximité. « En fait… vous me dîtes quelque chose. On ne se serait pas déjà vu, par hasard ? » Demanda-t-elle finalement, alors que le visage de Lexie – et son nom, tout bêtement – lui disait quelque chose depuis tout à l’heure. C’était comme lorsqu’elle avait un mot sur le bout de la langue : elle savait qu’elle la connaissait, elle était à deux doigts de savoir d’où, sans y arriver pourtant. Elle espérait que la rousse en saurait plus.
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Lexie Preston
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MessageSujet: Re: (2016) Making cake and friends ; ft. moïra   (2016) Making cake and friends ; ft. moïra EmptyVen 26 Mai - 13:43

Boehler... Boehler... Pourquoi ce nom semblait-il familier? Il n'était pourtant pas écrit sur la porte de la boutique, à moins que ses yeux bruns ne la trompent. Rockland n'était pas une très grande ville et sa chère grand-mère lui avait présenté énormément de monde, à l'époque de leur premier déménagement outre-Atlantique. Les Preston était une famille influente localement et les gens reconnaissaient régulièrement son patronyme et sa crinière rousse, pas forcément pour lui en dire du bien d'ailleurs. Quelques-uns avaient très mal pris l'invasion britannique dans le business du homard. Personne n'avait encore jeté de cargaison par dessus bord en signe de protestation, mais Lexie ne s'en serait pas étonnée. Cette charmante demoiselle n'avait pas l'air de faire partie de ces familles de commerçants en colère cela dit. Non, ce n'était pas grâce aux cercles mondains d'Adélaïde Preston que ce nom lui était familier. Ca lui reviendrait.

La pâtissière l'informa qu'elle sera en tête à tête, avec un petit air peiné que Lexie aurait remarqué si elle n'avait pas été absorbée dans son propre enthousiasme. La perspective d'avoir Moïra pour elle toute seule l'enchantait et elle trépigna un peu plus, allant jusqu'à battre des mains comme une petite fille « Oh, un cours particulier, trop bien! Vous pourrez m'expliquer comment faire des macarons ou c'est pas du tout au programme? » Son légendaire débit s'était accéléré un peu plus, tandis qu'elle suivait sa prof du jour jusqu'au plan de travail. « Non parce que sinon je reviendrais hein, mais les macarons, c'est vraiment le grand challenge pour moi, j'ai jamais réussi. » Grande frustration de sa vie de cuisinière du dimanche. Anna avait d'ailleurs subi plus d'un de ses essais ratés, affichant des grimaces plus ou moins encourageantes à chaque fois qu'elle goûtait les petits ronds colorés, trop durs, brûlés ou carrément pâteux. La cadette aurait bien aimé essuyer la mine lassée de sa grande soeur et lui servir des vrais macarons, sur des petites assiettes au liseré doré, comme dans un vrai café parisien prétentieux.

Lexie posa son sac et son manteau sur une des tables entreposées contre le mur et releva la tête avec un sourire quand miss Boehler lui confirma qu'elles se connaissaient bel et bien. La tête penchée sur le côté, pensive, Baby Preston répondit joyeusement « Si hein, moi aussi ça me travaille depuis que tu m'as dit ton nom! » Elle était passée au tutoiement, de toute manière pas partisane du vous. « Ca me revient pas non plus, surtout que ton prénom et ton visage me parlent moins... J'étais au lycée à Rockland, jusqu'en 2012, tu y étais peut-être aussi? » Cette fille semblait avoir à peu près son âge et il lui semblait bien que ce nom était apparu sur une liste d'appels en cours...

Mais oui! Cela lui revint brusquement et elle lâcha un petit cri de réalisation et de satisfaction, plus bruyant que nécessaire. « Aaaaah! Je sais! J'étais avec ta soeur en cours d'espagnol et on était bien copines, je venais chez vous des fois. Mais oui, Boehler, je savais que ça me parlait. » La rouquine servit un large sourire à la pâtissière, contente d'avoir résolu ce petit mystère qui la taraudait depuis leur poignée de mains. « Mais tu as carrément bien réussi, c'est super cool. Et ta soeur, ça va, elle devient quoi? » Le charme des petites villes et de la loi des six degrés de séparation. Et quand on a la sociabilité d'une Lexie Preston, on peut réduire ça à trois. Toutefois, même si son tempérament de feu n'avait que peu évolué, l'anglaise perdait clairement la mémoire en vieillissant. Elle était bien incapable de se souvenir du prénom de la petite Boehler et espérait donc que Moïra le glisse dans la conversation. Ou qu'elles en viennent vite à la partie gâteaux, ce pourquoi elle était venue, après tout.


Dernière édition par Lexie Preston le Lun 29 Mai - 13:18, édité 1 fois
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Moïra Boehler
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MessageSujet: Re: (2016) Making cake and friends ; ft. moïra   (2016) Making cake and friends ; ft. moïra EmptyDim 28 Mai - 12:16

Lexie était visiblement plus enjouée que Moïra à l’idée d’être la seule participante de cet atelier. Après tout, elle avait un cours spécialement pour elle et pour le même prix, elle n’allait certainement pas se plaindre. La pâtissière, elle, ressentait ça comme un échec cuisant. C’était là la preuve qu’elle était nulle, que le succès qu’elle avait gagné allait décliner tout aussi vite qu’il avait grimpé. Elle en était persuadée : lundi, il n’y aurait plus personne à la boutique. « Tout est au programme ! » Lança-t-elle en écartant les bras, riant légèrement. « Je pensais faire une charlotte aux fraises à la base, pour commencer doucement, mais puisque vous êtes toute seule… je voulais justement vous demander ce que vous préféreriez faire. Autant que ça vous plaise, n’est-ce pas ? » Parce que si en plus d’animer l’atelier que pour une personne, elle faisait quelque chose qui ne lui plaisait pas plus que ça, alors elle avait définitivement raté son coup. « Ça sera plus intéressant à faire en plus, des macarons. Alors partons sur ça ! » Elle commença à rassembler les ingrédients qui ne leur serviraient pas pour les mettre de côté. Elle aimait bien avoir un plan de travail clair, épuré. Elle voulait pouvoir trouver en un coup d’œil ce dont elle avait besoin. Selon elle, l’organisation était l’une des clés de la pâtisserie : si l’on passait à chaque fois cinq minutes à chercher l’ingrédient dont on avait besoin, on perdait vite une heure ; et quand on préparait des macarons, ce qui prenait déjà un certain temps, il valait mieux ne pas en perdre inutilement.

La rousse passa au tutoiement et Moïra suivit le mouvement : elle n’aimait pas trop vouvoyer des gens du même âge qu’elle ou plus jeune ; elle n’aimait pas qu’on la vouvoie non plus. Elle avait l’impression d’être plus vieille qu’elle ne l’était, et déjà qu’elle venait de passer le quart de siècle, elle n’avait pas besoin de ça. Elle secoua la tête à la question de la jeune femme, avant de répondre. « J’ai arrêté les cours à 14 ans. En 2012, ça faisait déjà trois ans que je travaillais ! » Certaines personnes, dont son oncle et l’épicier du coin, s’étaient lamentés de voir une fille si intelligente gâcher ses capacités pour faire un métier si peu noble que celui-là. Arrêter les études pour rentrer au conservatoire et devenir le prochain Chopin, oui… mais pâtissière ? Bien sûr, Moïra se moquait bien de ce que des gens aussi peu importants qu’eux pensent de son choix de carrière : c’était sa passion, et c’était tout ce qui comptait. Elle ne pensait pas d’ailleurs que le métier de pâtissier avait moins de valeur que celui de pianiste ou de docteur, loin de là. Et ça ne l’empêchait pas de se cultiver par ailleurs ; ce n’était certainement pas à l’école qu’elle avait gagné la culture générale qu’elle avait aujourd’hui.

Finalement, c’est Lexie qui trouva d’où elles se connaissaient ; toute concentrée sur son atelier qu’elle était, Moïra n’avait même pas pensé que sa sœur était au lycée de Rockland en 2012, elle aussi. « Ah oui, bien sûr ! » S’exclama-t-elle, dépitée de ne pas s’être rappelée de ça. « Je me rappelle, maintenant. » En quatre ans, la rousse avait pris en maturité et les traits de son visage étaient moins enfantins, mais elle la revoyait clairement maintenant. Elles ne s’étaient pas échangés plus que des politesses, lorsqu’elle venait chez les Boehler, mais c’était suffisant pour qu’elle se rappelle d’elle. Il avait suffi que Lexie trouve leur point commun pour que sa mémoire se réactualise. « Sacha va bien oui. Elle est à l’université maintenant, à Augusta. Elle étudie l’architecture ! C’est sa dernière année, elle a déjà trouvé un super stage. Tout va bien pour elle. » Les sœurs Boehler avaient toutes les deux beaucoup de succès dans ce qu’elles entreprenaient, et c’était principalement dû au fait qu’elles persévéraient, qu’elles n’abandonnaient jamais à la première difficulté. Sacha passait la semaine à Augusta et elle manquait beaucoup à Moïra, mais elles avaient la chance de pouvoir se voir tous les week-ends. « Ça te dit qu’on fasse des macarons à la fraise ? Ça permettra de ne pas gâcher les fruits. » Elle reporta son attention sur l’atelier, pour ne pas tarder à le commencer. Elles pourraient toujours bavarder en pâtissant, mais il fallait qu’elles s’y attellent – sinon, elles en seraient toujours au même point en début d’après-midi, et ce n’était pas le but.
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Lexie Preston
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MessageSujet: Re: (2016) Making cake and friends ; ft. moïra   (2016) Making cake and friends ; ft. moïra EmptyLun 29 Mai - 13:54

Cette miss Boehler, dont la tête lui reviendrait à tout instant, était du genre conciliante, ce que Lexie appréciait. La jeune femme avait pour habitude que les choses tournent plus ou moins en sa faveur. Oh elle faisait des efforts, s'investissait, prenait des risques et oeuvrait pour sa réussite. Mais il fallait admettre que, d'une part, la rousse partait avec de nets privilèges. Son nom, son accent, sa couleur de peau, son statut social, ses réserves financières, son éducation. Et d'autre part, elle avait un talent naturel pour que tout lui réussisse. La demoiselle pouvait se mettre dans des situations parfaitement rocambolesques et s'en sortirait quand même gagnante. Et cela s'appliquait à sa chaîne Youtube comme à quelque chose d'aussi insignifiant que le programme d'un atelier de pâtisserie. Les bonnes personnes et les bonnes circonstances, ainsi allait sa vie.

La jeune femme battit donc des mains comme une enfant devant l'approbation de sa prof du jour. « Oh oui, c'est parfait, ça me plaît beaucoup! » Enfin, enfin, elle clouerait le bec d'Anna et Tim. Il fallait qu'elle pense à bien écouter et noter les étapes de la recette et les bons conseils que Moïra ne manquerait pas de lui donner. Mais d'abord, il fallait qu'elles élucident le mystère : d'où pouvaient-elles bien se connaître? Pas du lycée, puisque la pâtissière n'y avait pas été. Un choix courageux, à 14 ans, que l'anglaise ne pouvait qu'admirer. Elle, avait scrupuleusement suivi les règles du jeu, même si le résultat final n'était pas exactement celui qu'attendait ses parents. Ca aussi, c'était bien son genre. Faire mine de suivre un parcours conventionnel, pour finalement tout orchestrer à sa façon.

L'illumination lui vint finalement et l'aînée des Boehler eu la gentillesse de lui rappeler le prénom de sa soeur. Sacha. Mais oui, bien sûr. La rouquine s'en voulait presque d'avoir oublié le nom de sa camarade de classe, avec qui elle avait pourtant bien rigolé. Et appris un peu d'espagnol, même si ses notions s'étaient clairement rouillées, par manque de pratique. Son ancienne copine se portait visiblement à merveille, ce qui la fit sourire jusqu'aux oreilles. « Ca fait plaisir à entendre, vous êtes une famille aux multiples talents on dirait! Mais c'est super cool pour elle en tout cas, tu lui passera le bonjour à l'occasion. » Ce n'est pas parce qu'elles ne s'étaient plus vraiment parlé depuis leur remise de diplômes qu'elle ne pouvait pas être polie. Après tout, elles étaient sûrement amies sur Facebook. Ce qui n'était pas un très bon indicateur dans le cas de Baby Preston, qui avait quelques milliers d'amis virtuels au compteur, allant de ses plus proches amis de fac à des types rencontrés en soirée au Mexique, dont elle ne comprenait pas 90% des publications.

Moïra ne la laissa heureusement pas divaguer sur cette question, lui rappelant le but de sa venue. Lex redressa donc la tête et remonta les manches de son petit pull gris, prête à mettre la main à la pâte. Littéralement. « Oui, oui, la fraise c'est très bon et ce serait dommage ne pas utiliser ce que tu as préparé. » La rousse n'était peut-être pas la plus fervente des écologistes, mais elle avait tout de même un minimum de principes. Et une gelée de fruits, c'était peut-être moins périlleux qu'une concoction à la pistache ou autre mixture chocolatée. Elle opina donc du chef avec enthousiasme et lança « On commence par quoi du coup? Je te préviens, j'ai essayé au moins une dizaine de fois et à chaque fois ça a durci ou brûlé. Une fois ils étaient même mous, genre, ça a dégouliné de partout, j'ai pas compris. Pourtant, je me débrouille bien d'habitude, je te jure! » Rien ne résistait à Lexie Antonia Jane Preston, à part les macarons donc.

Alors qu'elle suivait les premières instructions, la youtubeuse continua leur petite conversation, ravie d'avoir à faire à une tête connue. Non pas que cela change grand chose à sa familiarité, elle était de ceux qui peuvent faire la conversation à un arbre. Qui avaient déjà essayé, dans un moment d'ébriété. « Tu fais ça depuis que tu as 14 ans alors? Tu devais être sacrément déterminée et bosseuse, moi à cet âge là, je faisais du cirque le samedi matin et j'essayais de boire des bières en cachette après les cours. J'aurais bien été incapable de dire ce que je voulais faire plus tard. » Elle eut un petit rire, mais n'en lança pas moins une nouvelle oeillade admirative à la brune. Après tout, elle était à peine plus âgée qu'elle, d'après ses souvenirs. Il lui semblait d'ailleurs que Moïra et Anna étaient de la même année. « En tout cas, c'est épatant d'être déjà à ton compte et tout. Perso, si ma soeur avait pas pris des cours de compta, je saurais pas comment payer mes taxes! » Lexie savait beaucoup de choses, par exemple qu'il existait pas moins de treize méthodes contraceptives, en plus de la pilule du lendemain. Elle avait également de solides notions en histoire - elle chantonnait régulièrement ce petit air entêtant sur les femmes d'Henry VIII, divorced, beheaded and died, divorced beheaded, survived. I'm Henry the Eigth, I had six sorry wives. Some might say I ruined their lives. - et appréciait l'art et la littérature. Mais quand il s'agissait de chiffres et d'organisation... Disons simplement qu'elle avait de la chance de vivre à l'ère des calendriers numériques et des calculatrices. Toutefois, elle était manuelle et savait bien cuisiner, ce qui était l'essentiel pour son activité du jour.
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Moïra Boehler
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MessageSujet: Re: (2016) Making cake and friends ; ft. moïra   (2016) Making cake and friends ; ft. moïra EmptyMar 30 Mai - 20:23

Moïra hocha la tête joyeusement lorsque Lexie lui demanda de passer le bonjour à sa soeur. « Bien sûr, je transmettrais ! » C'était peut-être bête, mais elle était toute contente de retrouver une amie de Sacha. Même si les deux ne se parlaient plus depuis longtemps, elles avaient quand même été bonnes copines et partageaient donc sûrement des points communs, et c'était comme si Moïra côtoyait un bout de sa petite sœur. Ça lui ferait quelque chose à raconter au téléphone, ce soir, même si elles avaient toujours des choses à se dire. À respectivement vingt-quatre et vingt-cinq ans, les deux sœurs étaient déjà des petites mamies. Elles s'appelaient tous les soirs sauf exception, pendant au moins une demi-heure, et lorsqu'elles n'avaient rien de spécial à raconter elles se détaillaient ce qu'elles avaient mangé, les gens qu'elles avaient croisé dans la rue et qui les avaient marquées, ou d'autres pensées idiotes qui leur étaient passées par la tête.

La jeune pâtissière s'esclaffa quand Lexie lui conta ses expériences ratées en matière de macarons. Elle adorait cette façon que la rousse avait de parler librement, sans la moindre pudeur. Elle s'était sentie directement à l'aise en sa compagnie et le désespoir qui s'était emparé d'elle à l'idée de n'avoir qu'une participante à son atelier semblait s'être envolé au contact de la bonne humeur de la jeune femme. Peut-être qu'il referait surface à un moment ou à un autre, mais elle espérait que non. Il suffisait que tout l'atelier se passe à merveille, et il n'y avait aucune raison pour que ça ne soit pas le cas. Moïra maîtrisait les macarons à la perfection et ce depuis des années. Les premières fois, elle avait eu du mal à obtenir la dentelle typique de ces biscuits, mais les coques n'étaient pas ratées pour autant et les macarons tout à fait mangeables, au final. La seule fois où l'on pouvait dire qu'elle s'était loupée, c'était lorsque la préparation qui devait les garnir était au chocolat et à la crème et que, par une chaude journée d'été, elle n'avait pas réussi à faire l'émulsion. Et une fois en cours de pâtisserie, elle avait appris toutes les astuces pour que ces délicates pâtisseries soient inratables. Tout compte fait, même si cela prenait un peu de temps, c'était à la portée de tout le monde : et seul l'énorme engouement que les macarons avaient eu il y a quelques années justifiait le prix exorbitant auxquels on les trouvait dans la plupart des pâtisseries. En réalité, une énorme marge était réalisée dessus parce qu'ils ne coûtaient pas aussi cher à faire. Moïra, elle, les vendait à un prix raisonnable compte tenu du fait que la quasi-totalité des ingrédients étaient issus de l'agriculture biologique. C'était de toute façon ce qu'elle avait voulu mettre en place et qui faisait son succès : proposer des pâtisseries de qualité à des prix très abordables. Elle vendait moins cher, mais en plus grande quantité. « Alors tout bêtement, on va commencer par la préparation à la fraise. Comme il faut qu'elle fige un petit peu, on la laissera au frigo pendant qu'on prépare le reste. » Moïra joignit les gestes à la parole et récupéra les fruits. « C'est encore pas trop difficile là, ça va. On va équeuter toutes les fraises : je ne sais pas si tu l'as déjà fait ? » Moïra ne savait pas vraiment comment s'adresser à la jeune femme. Elle avait peur de l'infantiliser en lui parlant comme si elle était idiote, mais d'un autre côté elle voulait lui donner le plus d'explications possibles et elle ne savait pas ce que Lexie savait déjà faire. « On a souvent tendance à couper le haut de la fraise pour enlever les petites feuilles, alors qu'il suffit de les prendre à la base et de tirer. Et tout s'enlève ! » Le centre de la fraise, blanc et dur, s'en allait aussi en même temps. Cela rendait les fraises plus tendres. Elle tendit un couteau à Lexie et, le sien en main, commença à retirer la tige.

Maintenant qu'elles étaient lancées et que la tâche ne nécessitait pas une trop grande concentration, elles pouvaient discuter sans problème. Moïra partit dans un fou rire à la première remarque de la jeune femme – et bon dieu ce que ça lui faisait du bien, de rire comme ça. Hormis avec sa sœur, qui était la seule (enfin, plus maintenant visiblement) à réussir à la faire rire autant, Moïra n’arrivait pas à se souvenir de la dernière fois qu’elle avait ri comme ça. « Si ça peut te rassurer, j’étais comme toi quand même. Enfin, je faisais pas de cirque… mais je buvais des bières en cachette. » Elle rigola en se remémorant cette époque. Elle avait fait ses deux premières années de pâtisserie à Rockland, dans le centre de formation professionnelle, et était ensuite partie un an et demi en France, pour faire un apprentissage dans une pâtisserie de province. Elle dormait dans un internat avec le reste des apprentis pâtissiers de l’école française, et l’alcool était bien sûr interdit. Ça ne les avait pas empêchés de se retrouver en fin de journée derrière les grandes poubelles pour boire leur cocktail foireux à base de vodka, de jus de pêche et de Pulco Citron. Ils se sentaient adultes, à faire ça. C’était la belle époque, où ils étaient encore presque tous innocents et naïfs. « C’est juste que je savais depuis longtemps que je voulais faire pâtissière, c’était un rêve de gamine. Et ça servait à rien que j’aille au lycée pour ça, alors à quoi bon continuer ? » Ça n’aurait fait que retarder le moment où elle pouvait vraiment vivre de sa passion. Elle rigola de nouveau, puis reprit. « Je ne m’y suis mise qu’au début du mois, tu vois ! Si ça peut te rassurer, je demande de l’aide à ma mère pour la comptabilité. Je me débrouillerais sûrement toute seule plus tard, mais là tous ces chiffres… ouais, ça a de quoi faire peur. » Elle secoua la tête doucement. Moïra s’était parfois sentie submergée par toutes les démarches administratives qu’il y avait à faire, et heureusement que sa mère avait été là. Elle n’était pas comptable, mais elle était douée avec les chiffres. Et puis c’était elle la maîtresse de maison, elle qui s’était occupée des finances des Boehler depuis qu’elle avait rencontré celui qui deviendrait son mari. « Et toi, du coup ? Qu’est-ce que tu fais dans la vie ? » Elle était bien curieuse de savoir ce qu’une jeune femme aussi dynamique que Lexie faisait au quotidien.
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MessageSujet: Re: (2016) Making cake and friends ; ft. moïra   (2016) Making cake and friends ; ft. moïra EmptyVen 30 Juin - 12:35

Moïra avait visiblement une fibre pédagogue, en plus de son talent en cuisine. Elle prenait le temps d'expliquer les étapes, et même si Lexie n'était pas complètement novice, elle n'en apprenait pas moins de la professionnelle. « Je l'ai déjà fait, mais je ne connaissais pas cette technique. » La rouquine observa la pâtissière encore une fois, puis reproduisit ses gestes et toute la partie verte et blanche de la fraise lui resta entre les doigts. « Eh mais c'est magique ton truc. Dire que je me suis pris la tête à couper le bout toutes ces années. » Elle éclata à nouveau de son rire franc, qui vint remplir la pièce mieux qu'une demi-douzaine de wannabe blogueuse lifestyle ne l'aurait jamais fait. Le geste maîtrisé, Lexie se laissa aller à papoter avec la jolie brune. Elles se mirent à comparer leur ambition juvénile, mais heureusement, Moïra la fit déculpabiliser en lui assurant qu'elle était une adolescente normale, qui savait juste ce qu'elle voulait. Voilà qui devait être agréable, d'avoir un but et de la détermination.

Oh, bien sûr, la jeune anglaise avait eu des aspirations multiples. Elle avait envisagé de monter sur les planches, pour exploiter pleinement sa fibre dramatique. Elle aurait aimé enseigné, ce qui ne s'était pas totalement perdu donc. Elle aurait aussi beaucoup aimé travailler dans le monde de l'art, gérer des musées ou une galerie d'art. Réaliser des films, écrire des scénarios. Etre hôtesse de l'air, blogueuse voyage, mannequin, auteure à succès. L'éternel problème de Baby Preston était qu'elle aimait trop de choses. Et son choix ne pouvait pas non plus être limité par ce qui est réaliste, les filières avec de bonnes débouchés, puisque ce n'est pas dans cette mentalité pragmatique que sont élevées les petites filles riches de Notting Hill. Une maman sculptrice et un papa universitaire, ça vous encourage à faire ce qui vous plaît. Tant que ce qui vous plaît correspond à leurs attentes, que vous entrez dans un certain moule. Etre un aristocrate britannique excentrique, ça ne se fait pas n'importe comment. Malheureusement pour Papa et Maman, leurs deux filles n'avaient pas eu le mémo. Ou plutôt, avaient choisi de l'ignorer.

« N'empêche, c'est cool que tu aies toujours su et que maintenant tu puisses réaliser ton rêve. Surtout si ta famille te soutient et que tu n'as pas à stresser de la compta, c'est vraiment le pied ! » L'idée qu'elle ne soit pas la seule jeune adulte à galérer avec l'administration avait toujours rassuré Lexie. Surtout depuis qu'elle avait emménagé aux Etats-Unis ou la sécurité sociale était vue comme un complot communiste et que le peu de couverture santé que le gouvernement avait jusque là assuré volait en éclats. Un excellent timing vraiment. Un argument majeur de sa mère quand elle essayait de la convaincre de rentrer au pays était the National Health Service. Mais bon, vu la Première Ministre actuelle et ses petits arrangements avec les ultra-conservateurs d'Irlande du Nord et sa désastreuse politique du Brexit, la jeune anglo-américaine n'était pas mieux servie d'un côté ou de l'autre. Alors, elle restait à Rockland, dans ce pays où ses services allaient être plus jamais nécessaires. Et difficiles à mettre en place. Mais c'était toute la beauté de son activité.

Curieuse et sympathique, la pâtissière ne manqua d'ailleurs pas de l'interroger à ce sujet. Moment de vérité. L'annonce de son métier peu commun suscitait généralement deux types de réactions, une fois la surprise passée. L'enthousiasme ou le rejet. Et elles n'en étaient qu'à l'équeutage des fraises. Lexie lui fit un sourire et se lança, gageant qu'il fallait bien que ça arrive de toute façon. « Alors, je fais de l'éducation sexuelle positive. J'ai une chaîne Youtube où je parle de tout ce qui est sexualité, santé, genre, tout ça. J'ai fait un petit documentaire cette année aussi, ça a bien marché. Puis sinon, je me déplace un peu partout pour discuter, surtout avec les jeunes. Répondre aux questions, apprendre les bons réflexes pour avoir une vie sexuelle saine et épanouie en somme. »

Elle leva les yeux vers la brune, essayant de voir de quel côté elle se situerait. Moïra était jeune et semblait ouverte et avenante mais Baby Preston avait été surprise plus d'une fois et essayait donc de ne plus juger les gens au premier abord. C'était compliqué, d'autant qu'elle était tout de même souvent tombé juste auparavant. Mais disons, que la grande rousse ne se laissait plus autant surprendre. « Et c'est une activité un peu spéciale, je sais bien, mais bon ça me passionne et j'espère que ça aide un peu les gens. Dans ce pays, c'est parfois compliqué ces choses là. » Elle mesurait ses paroles, ayant appris à la dure qu'on ne savait jamais où se cachait les fervents Républicains anti-choix et pro-argent. Voulant offrir une porte de sortie facile à la pâtissière, qui ne partageait peut être pas son militantisme et ses opinions politiques, elle ajouta. « Et du coup, quelle est la prochaine étape? » Si elle pouvait au moins ressortir avec des macarons réussis, Lexie n'aurait pas tout perdu.
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